Autain estime que Larcher et Braun-Pivet ont une "responsabilité dans la notabilisation" du RN
"Vous vous rendez compte, ils l'intègrent dans le champ républicain!". La députée insoumise Clémentine Autain juge ce mardi sur BFMTV-RMC que Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher portent une "responsabilité dans la notabilisation et la respectabilité nouvelle" du Rassemblement national. En cause: la présence ce dimanche du parti d'extrême droite à la marche contre l'antisémitisme initiée par les présidents des deux chambres du Parlement.
Interrogée sur TF1 mercredi dernier aux côtés de Gérard Larcher, Yaël Braun-Pivet a été "incapable de répondre à une question simple: 'est-ce que le Rassemblement national est le bienvenu dans la manifestation?'", déplore Clémentine Autain. Avant de juger que l'absence d'un refus explicite de la participation de l'extrême droite contribue à un "brouillage du paysage politique, des valeurs et des principes".
"Stop"
"Il n'est pas question de savoir s'ils sont les bienvenus", avait répondu Yaël Braun-Pivet sur TF1, assurant néanmoins qu'elle et son homologue du Sénat ne défileraient pas "à côté du Rassemblement national". "Nous n'avons invité que les citoyens de notre pays, nous parlons aux Français. C'est une marche civique que nous faisons. Ce n'est pas un rassemblement politique, un meeting, nous avons invité aucun parti politique", s'était également justifiée la présidente de l'Assemblée nationale.
Face à la présence de l'extrême droite, également représentée par le parti d'Éric Zemmour, Reconquête, La France insoumise a refusé de participer aux marches contre l'antisémitisme organisées dimanche dans l'Hexagone. Une décision dont s'est affranchie Clémentine Autain, aux côtés d'autres députés de son camp (François Ruffin, Alexis Corbière, Raquel Garrido), rangés, comme elle, au rang des "frondeurs" depuis qu'ils n'ont pas été retenus dans la direction de LFI en décembre 2022.
Ces derniers se sont rendus à Strasbourg, où la ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) du Bas-Rhin avait ouvert la porte à tous les partis politiques, excepté ceux d'extrême droite.
"Si nous sommes allés à Strasbourg, c’était pour dire ce message simple: stop. Il y a une recrudescence des actes antisémites en France, ce problème est sérieux. Nous voulions exprimer notre solidarité et notre empathie à l’égard de tous les juifs, qui aujourd'hui ont peur, subissent des insultes, des menaces, des actes concrets, des agressions antisémites. C'est important de le dire", explique Clémentine Autain.