Des aurores détectées sur les quatre grosses lunes de Jupiter
Détectés par le télescope Keck, ces phénomènes lumineux, dont certains sont dans le spectre visible, peuvent renseigner les astronomes sur la composition chimique des atmosphères des satellites galiléens de la géante du système solaire.
Tapies dans l'ombre de Jupiter, ses quatre grosses lunes (Europe, Ganymède, Callisto et Io) découvertes par Galilée il y a plus de 400 ans ont tour à tour dévoilé une facette encore inconnue de leur surface. En effet, les astronomes de l'Observatoire Keck, à Hawaï, y ont décelé des aurores polaires qui zèbrent d'une faible lueur leurs atmosphères. Une découverte qui permet de mieux comprendre la composition de ces minces, couches de gaz.
Difficiles à viser
Pour repérer ces jeux de lumières, il fallait vraiment viser les lunes quand leurs surfaces ne réfléchissaient pas celle du Soleil. Difficile à faire car à l'abri de Jupiter, elles sont presque invisibles. En fait, seule la perception des aurores a pu confirmer que le spectromètre HIRES visait le bon endroit ! Comme sur Terre, elles se produisent dans le spectre de la lumière visible. Pour les quatre lunes, le télescope a pu filmer des aurores causées par l'excitation des molécules d'oxygène qui brillent dans le rouge plutôt que dans le vert comme sur Terre. Cela est dû à la moindre quantité de molécules. Sur Europe et Ganymède, les aurores d'oxygène sont également visibles dans les longueurs d'onde infrarouges. C'est la première fois que ce phénomène particulier est observé dans l'atmosphère d'un corps céleste autre que notre propre planète, comme l'expliquent les auteurs de l'étude dans une première étude parue dans la revue The Planetary Science Journal.
La volcanique lune Io
Un autre article, dans la même revue, est consacré à la volcanique Io qui se distingue par une plus grande variété de couleurs aurorales qui reflètent la diversité des éléments qui sont projetés dans de gigantesques panaches de gaz et de poussière par ses volcans. Ainsi, se produisent aussi des aurores jaune-orange causées par le chlorure de sodium et des aurores infrarouges engendrées par la présence de chlorure de potassium qui n'ont jamais été détectées ailleurs.
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