Aurore Bergé souhaite un "nouveau Premier ministre" et liste des personnalités de droite

Aurore Bergé, ministre démissionnaire chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes, plaide en faveur d'un "nouveau Premier ministre" qui sache "construire des compromis". Et cite les noms de 3 responsables de droite : Xavier Bertrand, Michel Barnier ou Gérard Larcher.

Qu'il semble loin le sacro-saint "et de droite, et de gauche" promu par Emmanuel Macron. Dans l'esprit d'Aurore Bergé, après les législatives anticipées convoquées par le chef de l'État dans la foulée de la dissolution de l'Assemblée nationale, la suite du second quinquennat du président s'inscrira plutôt à droite.

"Seuls le bloc central et Les Républicains ne sont pas prisonniers d'une alliance contre-nature et peuvent s'élargir. Nous devons sans attendre nous entendre pour gouverner", estime-t-elle dans un entretien au Figaro publié ce dimanche 4 août.

La ministre démissionnaire chargée de l'Egalité entre les hommes et les femmes, plaide en faveur d'un "nouveau Premier ministre" qui sache "construire des compromis". Et évoque le nom de trois hommes politiques issus des Républicains (LR).

D'abord, Xavier Bertrand, actuel président de la région Hauts-de-France et ancien ministre, puis Michel Barnier, ancien ministre et candidat défait à la primaire LR de 2021, remportée par Valérie Pécresse, enfin, Gérard Larcher, actuel président du Sénat.

Les 3 "ont une expérience solide de gouvernement, du Parlement, et du compromis", a estimé la ministre macroniste. Des qualités indispensables dans une Assemblée fracturée, où aucun groupe n'a la majorité absolue.

Emmanuel Macron pourrait à l'issue des Jeux olympiques de Paris nommer un Premier ministre qui exhalerait une "odeur de cohabitation" pour tenter de bâtir une coalition, selon la formule d'un proche du président.

"Nous n'avons pas besoin d'un gouvernement technique, mais d'un gouvernement politique, avec des gens expérimentés qui savent construire des compromis, tout en étant respectés des députés et des Français", a ajouté la députée des Yvelines, issue elle-même de la droite.

Aurore Bergé espère que ce gouvernement parviendra "à aller au-delà de la droite, jusqu'aux sociaux-démocrates" à condition que ceux-ci sortent "de leur alliance contre nature avec la France insoumise (LFI)". La ministre démissionnaire évoque plusieurs pistes de travail. Sur le pouvoir d'achat, elle propose d'organiser une "conférence sociale" avec les partenaires sociaux.

Elle considère que sur la décentralisation, les services publics, "le rétablissement de l'ordre, de l'autorité et la laïcité", les propositions du pacte législatif portées par Laurent Wauquiez, chef des députés de la Droite républicaine (LDR, ex LR), "ne sont pas irréconciliables avec celles du bloc central".

En matière d'immigration, elle suggère même que les sénateurs puissent reprendre "des dispositions" à ce sujet de la droite. Des dispositions censurées en janvier 2024 par le Conseil constitutionnel lors de l'examen du projet de loi immigration, car ne présentant pas un lien avéré avec l'objet du texte initial.

Elle écarte la possibilité que Lucie Castets, candidate de l'alliance de gauche Nouveau Front populaire (NFP), arrivée en tête aux élections législatives anticipées, soit nommée à Matignon. D'après elle, après le résultat des élections législatives, "personne ne peut dire 'tout mon programme, rien que mon programme'".

"Le seul à le prétendre, c'est le Nouveau Front populaire qui tente une forme de hold-up démocratique, alors qu'il est minoritaire, avec moins de 200 députés", estime Aurore Bergé.

Elle souhaite enfin "une refondation au sein du parti Renaissance, qui ne peut pas exister sans un réel dialogue constructif" avec les partis alliés Horizons et MoDem, et "mettre le RN face à ses contradictions" sans pour autant l'"exclure" des institutions de l'Assemblée nationale.

Article original publié sur BFMTV.com