Aurore Bergé, avec cette sortie sur LFI et l’antisémitisme, embrase l’Assemblée nationale
POLITIQUE - Et revoilà l’inflammable conflit israélo-palestinien dans le chaudron de l’Assemblée nationale. Ce mardi 12 novembre, lors des traditionnelles Questions au Gouvernement (QAG), la députée EPR Aurore Bergé s’est emparée des violences de rue dont ont été victimes certains supporters israéliens à Amsterdam il y a quelques jours.
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« Ils ont été lynchés pour une seule raison : ils étaient juifs, ou supposés juifs », a-t-elle exposé au micro (voir la vidéo en tête d’article). Avant de poursuivre : « où est notre humanité commune quand au cœur du continent européen, des hommes et des femmes doivent crier “Je ne suis pas juif” pour espérer sortir indemnes de cette chasse à l’homme ? »
Une question en apparence normale, alors que les images tournent en boucle depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. Sauf que l’éphémère ministre des Solidarités y a ajouté une touche politicienne, accusant les députés de La France insoumise de « placer des cibles dans le dos » de « nos compatriotes qui ont peur ».
Dans sa réponse, Bruno Retailleau lui a d’ailleurs donné « raison », expliquant que certains juifs « sortent la peur au ventre ». « L’antisémitisme le plus débridé est de retour », a alerté le ministre de l’Intérieur, qui a rappelé avoir « signalé à la justice le tweet d’une députée insoumise qui justifiait le lynchage ». « Ce qui est terrifiant, c’est que quand nous évoquons la question de l’antisémitisme, il y ait tant de vociférations et de chahut dans cet hémicycle », a fini par déplorer Aurore Bergé.
Il n’en fallait pas tant pour embraser une Assemblée déjà à cran. Le député LFI Sébastien Delogu aurait alors lancé à la députée des Yvelines : « tu es une grosse poubelle ». Des propos qui auraient immédiatement fait réagir le groupe macroniste. La présidente de séance Naïma Moutchou s’est empressée de calmer le jeu : « ce n’est pas venu jusqu’à mes oreilles, je vais demander aux services ce qui a été dit ».
« Éphémère ministre qui avait chialé pour avoir un poste »
C’est ensuite sur les réseaux sociaux que le bras de fer entre insoumis et EPR a repris de plus belle. « Aurore Bergé instrumentalise encore la lutte contre l’antisémitisme pour insulter les insoumis. Lamentable, mais habituel. Que nos compatriotes juifs le sachent : nous serons toujours un rempart contre l’antisémitisme », a aussitôt tweeté le député LFI Antoine Léaument.
« Sous les applaudissements du RN, Aurore Bergé et le ministre Retailleau instrumentalisent de manière la plus honteuse qui soit, la lutte contre l’antisémitisme », s’est aussi agacée la présidente du groupe LFI Mathilde Panot, qui estime que « ceux qui mettent aujourd’hui en danger le peuple israélien et nos concitoyens de confession et culture juive sont les soutiens inconditionnels de Netanyahu ».
Sous les applaudissements du RN, Aurore Berge et le ministre Retailleau instrumentalisent de manière la plus honteuse qui soit, la lutte contre l’antisémitisme.
Pas un mot sur les insultes racistes « on va baiser des arabes » ni sur l’agression d’un chauffeur de taxi à…— Mathilde Panot (@MathildePanot) November 12, 2024
Farida Amrani, qui siège dans le même groupe, accentue encore la charge sur Aurore Bergé : « elle ment comme elle respire, dans les médias, sous serment ou dans l’hémicycle. Son but : faire oublier que ses propres collaborateurs ont dénoncé ses mensonges sur les crèches. Éphémère ministre qui avait chialé pour avoir un poste ».
« Pas un mot de la part d’Aurore Bergé sur les chants anti-arabes et les propos de soutien au génocide des hooligans du Maccabi Tel Aviv », a enfin dénoncé Thomas Portes, très mobilisé sur la question du soutien à la Palestine. « Derrière le soutien à Netanyahou et aux crimes commis par son armée de criminels de guerre se cache un racisme anti-arabes. Rien ne nous fera, rien ne nous fera baisser les yeux. »
Quelques minutes plus tard, l’insoumis David Guiraud a pris la parole et, dans une question au ministre des Affaires étrangères, a déclaré : « vous n’êtes pas seulement passifs, vous êtes complices du génocide en cours à Gaza ». La tenue du très controversé gala « Israël is Forever » (organisé par l’extrême droite israélienne) et du match France-Israël le 14 novembre risque de raviver les tensions. Et rien de tout ça n’est de nature à apaiser une situation explosive.
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