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Augustin, 22 ans, étudiant en soins infirmiers, Rennes «J’ai tout essayé et beaucoup perdu»

«Je suis la preuve qu’il ne faut pas sous-estimer les effets des drogues. J’en ai essayé beaucoup : shit, champis, LSD, speed, ecstasy… Je me suis même piqué plusieurs fois. J’ai consommé de la drogue pendant un an et demi et ça a suffi à me détruire. Le problème, c’est que l’on ne réalise pas que l’on est accro avec ce genre de drogue dès les premières prises. En fait, ça m’a fait tomber dans un état dépressif, avec des crises d’angoisse et des moments où je pouvais être violent… Un jour, je me suis battu avec mon frère au point de lui péter des dents. Le seul truc qui me calmait était le speed, d’ailleurs facile à trouver contrairement à l’héroïne, et moins cher. Ça ne me calmait pas mais ça me donnait de l’énergie. Par contre, moi qui n’avais jamais eu de problème dans mes études, je me suis retrouvé en échec scolaire. J’étais en prépa et j’ai abandonné. Mes parents ont réussi à me convaincre d’aller voir un spécialiste. En plus de mon addiction, il m’a diagnostiqué des troubles de la personnalité, genre bipolaire. J’ai réalisé que les drogues avaient fait de moi une sorte de malade mental. J’ai été interné à l’hôpital, avec cure de désintox, suivi psychiatrique et beaucoup de médocs très violents.

«Je suis clean depuis un peu plus d’un an, mais je sens constamment une oppression. Mon corps demande quelque chose que je ne lui fournis plus. Pour compenser, je fume plus d’un paquet par jour. Je prends toujours des médocs et je suis suivi par un psychiatre chaque semaine. C’est lourd. Je ne suis plus capable de me concentrer. J’ai des moments d’excitation où je suis le roi du monde et d’autres de déprime profonde, incapable de faire quoi que ce soit. J’ai repris des études en soins infirmiers. J’espère aller jusqu’au bout. Mais j’ai honte d’avoir été dépendant de cette merde. J’ai peur aussi que les drogues prises pendant à peine plus d’un an me handicapent pour le reste de ma vie.»



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