Auchan, Michelin : Barnier veut savoir ce que les groupes qui licencient ont fait « de l’argent qu’on leur a donné »
Plusieurs groupes majeurs annoncent des fermetures de sites ou usines en France et menacent, ce faisant, des milliers d’emplois sur le territoire.
POLITIQUE - Mais qu’est-ce qu’ils ont fait de toute cette oseille ? Michel Barnier a fait du Booba (ou presque), ce mardi 5 novembre à l’Assemblée nationale en demandant aux grands groupes qui annoncent des plans massifs de licenciement, ce qu’ils ont fait de « l’argent public qu’on leur a donné. »
Interpellé par le président du groupe communiste à l’Assemblée, le député du Puy-de-Dôme André Chassaigne, ce mardi 5 novembre lors des questions au gouvernement, le chef du gouvernement a expliqué ne pas « être fier » des choix faits par Michelin ou Auchan de « détruire des emplois. »
« J’ai le souci de savoir ce qu’on a fait dans ces groupes de l’argent public qu’on leur a donné. Je veux le savoir », a-t-il ainsi martelé, annonçant vouloir « poser des questions » aux dirigeants de ces grandes firmes, puis « tirer les leçons » de potentiels abus et dérives. Et d’ajouter : « il n’y a pas forcément des bonnes réponses sur la souveraineté industrielle. »
« Accompagner individuellement chacun des salariés »
Concrètement, le Premier ministre a expliqué être « en désaccord » avec la décision du groupe automobile Michelin de fermer ses sites de Vannes, dans le Morbihan, et de Cholet, dans le Maine-et-Loire, où travaillent au total 1 254 salariés. Il a indiqué avoir rencontré son PDG Florent Menegaux « il y a quelques jours ».
Le distributeur Auchan prévoit pour sa part de supprimer 2 389 emplois via notamment la fermeture d’une dizaine de magasins, pour tenter de se relancer après plusieurs exercices compliqués. Au total, presque 4000 emplois sont menacés par ces annonces survenues ce lundi.
Dans ce contexte, le Premier ministre a affirmé son souhait de voir ces groupes « travailler avec le tissu local, les élus locaux (...) les syndicats, le patronat local, les chambres de commerce » pour « mettre (…) ensemble tous les outils dont nous disposons pour accompagner individuellement chacun des salariés et accompagner ces territoires dans la possibilité de reconversion ».
« Nous devons créer ou recréer de l’emploi industriel, comme maintenir l’emploi agricole dans notre pays », a encore affirmé Michel Barnier, en évoquant la création début 2025 d’un « livret d’épargne industriel », ainsi que des « réponses européennes » avec « moins de naïveté » face à la concurrence étrangère « pas toujours loyale ».
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