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Au Xinjiang, «Saddam» et «Mohamed» ne sont plus en odeur de sainteté

Dans les rues de Hotan, la ville ouighoure dont était originaire les responsables de l'attentat suicide qui a tué deux personnes en octobre dernier place Tiananmen.

Vingt-neuf prénoms sont désormais interdits par le gouvernement de cette région chinoise. Les bébés ainsi prénommés ne pourront plus obtenir de papiers d'identité.

C’est la dernière mesure kafkaïenne qui nous parvient du Xinjiang, cette province semi-désertique de l’ouest de la Chine, majoritairement musulmane, sous la forme d’une liste de 29 «prénoms de minorité ethnique interdits» diffusée aux bureaux d’état civil. Selon cette circulaire délivrée par les autorités locales, et rendue publique par le Congrès mondial ouïghour, organisation pacifiste basée en Allemagne, les bébés baptisés «Jihad», «Coran» mais aussi «Saddam», «Mohamed» ou «Arafat» ne se verront pas délivrer de «hukou», ce certificat d’enregistrement qui permet d’accéder à l’éducation ou aux services de santé chinois.

La deuxième page (écrite en ouïghour et en chinois) de la liste de prénoms bannis par l’administration du Xinjiang (photo DR).

Depuis le début de l’année, sous couvert de lutte contre le terrorisme islamique, un phénomène inquiétant mais très marginal, c’est une avalanche d’interdictions et d’humiliations qui tombent sur la tête des 20 millions d’habitants de la province. La moitié d’entre eux sont d’ethnie ouïghoure, peuple d’Asie centrale traditionnellement musulman.

Revendication d’indépendance

Il y a deux semaines, un article du Global Times, un média officiel du Parti communiste chinois, se faisait l’écho de la «rétrogradation d’un membre du Parti pour timidité dans sa lutte contre l’extrémisme religieux». Le crime de Jelil Matniyaz, chef d’une section villageoise du PCC ? «N’avoir pas osé fumer en présence de personnalités religieuses, alors que comme cadre du PCC, il devrait conduire la lutte contre les pensées extrémistes.» Une de ses consœurs, Salamet Memetimin, a, elle, été démise de son poste pour avoir organisé sa cérémonie de mariage chez elle et «non dans un bâtiment officiel».

Désormais, les citoyens du Xinjiang peuvent se faire arrêter car ils portent une «barbe anormale», (...)

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