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Au Togo, l’opposition réprimée à l’aube des législatives

Les élections législatives du 20 décembre auraient pu constituer la première étape du règlement de la crise politique togolaise. A l’approche de l’échéance, il semble clair que le scrutin risque au contraire de replonger le pays dans un cycle de violentes tensions. Quatre personnes ont été tuées depuis samedi à Lomé, la capitale, et Sokodé, la grande ville du Nord, dans des affrontements entre des partisans de l’opposition et les forces de l’ordre.

La coalition des 14 partis d’opposition (C14) refuse de participer à ces élections qu’elle juge «biaisées». Selon la feuille de route établie par les médiateurs de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la Commission électorale nationale indépendante, en charge de l’organisation du scrutin, devait en effet être composée d’autant de membres de la C14 que du parti au pouvoir. Or, cette instance paritaire n’est jamais entrée en fonction. L’opposition dénonce des «irrégularités» dans la préparation du vote. Elle n’a présenté aucun candidat, appelle au boycott, et exhorte ses partisans à sortir dans les rues pour exiger l’arrêt du processus électoral. Inquiètes, les autorités religieuses ont déconseillé la tenue d’élections «dans la situation actuelle» et plaident pour un report. Le président Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père en 2005 avant d’être réélu en 2010 et 2015, reste inflexible. Les manifestations de l’opposition ont été interdites au nom d’un «risque très élevé de troubles graves à l’ordre public». Le régime togolais, fortement militarisé, sait se montrer brutal quand il s’estime menacé. Dimanche, à Sokodé, des tracts de menace ont circulé. Le lendemain, un habitant a été abattu par balle, un autre bastonné à mort, a indiqué l’ONG de défense des droits humains Amnesty International.

L’opposition appelle à la poursuite de ses «marches pacifiques» et prévoit surtout un «grand rassemblement citoyen pour la résistance», dimanche à Lomé. Jusqu’à présent, les manifestations n’ont pas (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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