Au Sri Lanka, les services secrets accusés de “complot” lors les attentats de Pâques de 2019

Le gouvernement du Sri Lanka a annoncé la création, mercredi 6 septembre, d’une commission parlementaire chargée d’enquêter sur les accusations de complicité des services de renseignements dans les attentats à la bombe du dimanche de Pâques en 2019, indique Al-Jazeera sur son site Internet. C’est un documentaire, diffusé par la chaîne britannique Channel 4 mardi 5 septembre, qui a relancé les soupçons.

Un homme interviewé par la chaîne affirme qu’il a “organisé une réunion entre un groupe local inspiré de l’État islamique et un haut responsable des renseignements de l’État pour ourdir un complot visant à créer l’insécurité au Sri Lanka et permettre à Gotabaya Rajapaksa [ancien ministre de la Défense et frère de l’ancien président Mahinda Rajapaksa] de remporter l’élection présidentielle, prévue plus tard cette année-là”, poursuit le site de la chaîne qatarie.

Le 21 avril 2019, six attaques simultanées contre des églises au moment de la messe de Pâques et contre des hôtels de luxe avaient causé la mort de 269 personnes et ravivé les blessures de la guerre civile, qui s’était achevée dans un bain de sang en 2009.

Tensions ravivées

Les peurs quant à l’insécurité avaient ensuite permis à la dynastie des Rajapaksa, qui avaient perdu le pouvoir au profit de Maithripala Sirisena en 2015, de revenir au pouvoir. Ces derniers ont finalement été chassés l’année dernière par un mouvement citoyen qui les accusait d’avoir plongé le pays dans la pire crise économique de son histoire.

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Les accusations de Channel 4 sont significatives, car les attentats avaient provoqué de vives tensions entre les communautés chrétiennes, musulmanes, et les Cinghalais, qui sont principalement des bouddhistes, rappelle Scroll. “Sur fond d’instabilité, le parti politique nationaliste cinghalais des Rajapaksa a remporté l’élection présidentielle grâce à une campagne axée sur la sécurité nationale”, poursuit le site d’information indien.

L’ancien président sri-lankais Gotabaya Rajapaksa a nié les allégations faites contre lui, jugeant que le documentaire n’était qu’une “tirade anti-Rajapaksa” et un “tissu de mensonges”, rapporte The Island, un quotidien sri-lankais.

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