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Au Sri Lanka, séance de coups de poing au Parlement

Rassemblement de partisans du Premier ministre déchu, Ranil Wickremesinghe, dans les rues de Colombo, jeudi.

Le pays insulaire, où deux Premiers ministres se disputent le pouvoir, s'enfonce un peu plus dans la crise politique.

Une corbeille à papier qui vole, des coups de poing qui s’échangent, des députés vêtus de blanc se ruant sur le président du Parlement pour lui arracher son micro avant que l’un d’eux ne finisse par être envoyé à l’hôpital la chemise tachée de sang… Jeudi matin, la démocratie sri-lankaise a vécu son plus spectaculaire rebondissement politique depuis trois semaines.

Tout commence le 26 octobre, lorsque le président de la République, Maithripala Sirisena, limoge par surprise son Premier ministre et le remplace par l’ancien homme fort du pays, Mahinda Rajapakse, défait dans les urnes en 2015. Bien que suspendu par le Président, le Parlement fait savoir qu’il juge la manœuvre fort peu constitutionnelle. Ni une ni deux, le même Sirisena annonce sa dissolution et des législatives anticipées. Pendant ce temps, le Premier ministre déchu, Ranil Wickremesinghe, se barricade dans sa résidence officielle qu’il refuse de quitter.

Un aéroport sans avion

La saga prend une nouvelle tournure, mardi, lorsque la Cour suprême annule la dissolution du Parlement et ordonne la reprise des débats parlementaires. A peine réunis, les députés votent une motion de censure malgré la tentative musclée des partisans de Rajapakse de s’emparer de la masse, le sceptre symbolisant l’autorité de la chambre. Jeudi, le tout vire à la bagarre générale, lorsque le président des députés déclare le gouvernement illégitime.

«Depuis quelques mois, la position du Président était de plus en plus fragile, d’autant que des proches de son Premier ministre étaient impliqués dans le scandale financier lié au directeur de la Banque centrale du Sri Lanka, explique Eric Paul Meyer, professeur émérite à l’Inalco. Dans ce milieu politique assez étroit, on sait que Rajapakse a lancé une opération pour faire pression sur Sirisena et acheter des soutiens.»

La Chine et l’Inde, qui se livrent une âpre (...)

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