Au Sri Lanka, une présidentielle pour tourner définitivement la page Rajapaksa?
Les Sri-lankais se rendent aux urnes samedi 21 septembre pour élire un nouveau président, deux ans après la chute du clan Rajapaksa du pouvoir. Selon le spécialiste de ce pays, l’universitaire émérite Éric Meyer, les enjeux de ce scrutin seront essentiellement économiques. Le président intérimaire sortant fera face à 38 candidats. Analyse.
Cette élection sera la première depuis la crise économique sans précédent qui a éclaté il y a deux ans, entraînant le pays dans une crise de régime. Longtemps portée par une classe moyenne éduquée et dynamique, cette île-État d'Asie du Sud était alors entrée dans un processus de descente aux enfers sous l’effet conjugué de l’incurie gouvernementale et de la crise sanitaire du Covid-19.
En juillet 2022, après des mois de manifestations de rue provoquées par des pénuries de nourriture et de carburant, une révolution citoyenne, marquée par la prise du palais présidentiel à Colombo, a chassé du pouvoir le président Gotabaya Rajapaksa. Ce dernier a été contraint de s’enfuir à l’étranger avec sa famille.
En mars 2023, après plusieurs mois de laborieux pourparlers, l’administration sri-lankaise dirigée par le président intérimaire réussit à négocier avec le FMI un prêt de 2,9 milliards de dollars en échange de la mise en œuvre de sévères mesures d’austérité et de réformes pour éviter une nouvelle crise.