Au Soudan, la guerre provoque “la pire crise humanitaire du monde”

Dans un silence international pesant, The Economist a choisi de mettre le terrible conflit soudanais en une. “Pourquoi la guerre catastrophique au Soudan est le problème du monde”, titre ainsi l’hebdomadaire britannique. Sur la couverture, un groupe d’enfants et d’adolescents fixent l’objectif et le lecteur, le regard comme emprunt d’une silencieuse question.

La guerre civile soudanaise oppose, depuis le 15 avril 2023, l’armée du pays à un groupe paramilitaire anciennement allié, les Forces de soutien rapide (RSF). Mais c’est surtout l’affrontement de deux hommes, qui étaient alliés lors de leur prise de pouvoir et sont désormais ennemis déclarés : le chef d’État de facto, le général Al-Burhan, et Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemeti”.

“Peut-être 150 000 personnes massacrées”

Depuis plus d’un an, une catastrophe politique et humanitaire déchire le pays. “Sa capitale [Khartoum] a été rasée, peut-être 150 000 personnes ont été massacrées et les corps s’entassent dans des cimetières de fortune visibles depuis l’espace. Plus de 10 millions de personnes, soit un cinquième de la population, ont été contraintes de fuir leur foyer. Une famine menace, qui pourrait être plus meurtrière que celle qu’a connue l’Éthiopie dans les années 1980 : certains estiment que 2,5 millions de civils pourraient mourir d’ici à la fin de l’année”, alerte The Economist.

Une crise politique et aussi “la pire crise humanitaire au monde”, qui pourraient dégénérer en crise géopolitique. Car, comme le rappelle le titre britannique, la position géographique du Soudan et sa taille (plus de trois fois la superficie de la France) peuvent alimenter le chaos au-delà de ses frontières.

À cette guerre intérieure se greffent les appétits d’autres pays qui alimentent et soutiennent les deux belligérants, selon leurs intérêts. Les Émirats arabes unis (EAU) fournissent munitions et drones aux RSF, alors que l’Iran et l’Égypte arment l’armée soudanaise. Pendant ce temps, la Russie joue sur les deux tableaux et a déployé des mercenaires pour sécuriser les mines d’or du pays. L’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar se disputent également pour y établir leur influence.

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