Au Salon de l'agriculture, les pratiques phytosanitaires en plein bouleversement
Les solutions de lutte biologique contre les ravageurs des plantes se multiplient et grignotent des parts de marché. Le cadre réglementaire évolue pour intégrer des méthodes nouvelles de protection des récoltes.
Au Salon international de l’agriculture, à Paris, le sujet fait partie de ceux présents dans toutes les têtes pensantes du secteur agricole, des ONG environnementales, des pouvoirs publics : d’ici à la fin de la décennie, les moyens chimiques de lutte contre les maladies des végétaux devront avoir largement cédé la place à une palette de nouvelles méthodes mêlant les aménagements paysagers (retour des haies, plantation d’arbres, agroécologie), la lutte biologique, la sélection par hybridation de variétés plus résistantes, la stimulation de défense des plantes. La stratégie "de la ferme à la table" de la Commission européenne tout comme la politique agricole commune se sont donné pour objectif de réduire de 50% l’usage des produits phytosanitaires chimiques d’ici à 2030. Le Salon internationale de l'agriculture de la fin de la décennie devrait donc être très différent de celui de 2023 tant le secteur du phytosanitaire est bouillonnant.
Pour la lutte biologique, l’affaire ne date pas d’hier. C’est la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAF) d’octobre 2014 qui facilite l’utilisation des produits de biocontrôle en allégeant les démarches administratives et techniques pour accélérer leur mise sur le marché. Auparavant, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) appliquait les mêmes règles d’évaluation pour les produits chimiques et naturels. Or, reconnaît-on à l’Anses, on ne peut pas demander la même chose à deux catégories qui n'ont radicalement pas les mêmes façons d’agir. "On ne remplace pas un produit A chimique par un produit B de biocontrôle avec l’idée que l’efficacité sera la même, prévient Denis Longevialle, directeur général de la branche française de l'International biocontrol manufacturers association (IBMA, association internationale des fabricants de produits de biocontrôle). Il faut aussi repenser globalement sa stratégie de protection des plantes et pour cela, il faut que [...]
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