Au Salon de l’agriculture, on a demandé comment cultiver la terre sans eau

SÉCHERESSE - « La fin de l’abondance ». Samedi 25 février, Emmanuel Macron a lancé le Salon de l’agriculture à Paris en s’inquiétant des sécheresses à répétition qui frappent le monde agricole depuis plus d’un an. Le président de la République a par ailleurs plaidé pour un « plan de sobriété pour l’eau » sur le modèle du « plan de sobriété énergétique » lancé pour contenir les effets de la guerre en Ukraine.

« On sait qu’on sera confronté comme on était l’été dernier à des problèmes de raréfaction (d’eau) : plutôt que de s’organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d’usage, on doit planifier tout ça », a-t-il expliqué.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, nous avons demandé à des exposants comment ils s’adaptent à cette crise climatique. Adaptation des cultures, stockage et anticipation des besoins de fourrage, animaux moins nombreux… Les agriculteurs rencontrés tentent tant bien que mal de faire face à cette nouvelle réalité.

« La situation est plus grave que l’an dernier »

La sécheresse historique de l’été 2022 et, pire, l’hiver sec qui a suivi, a fait de l’eau, denrée longtemps abondante dans le climat tempéré de la France, un bien plus rare qu’il convient d’économiser et de partager. « La situation est plus grave que l’an dernier à la même époque et on a deux mois de retard sur la recharge des nappes phréatiques », a rappelé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu dans un entretien au Journal du Dimanche.

Déjà quatre départements connaissent des restrictions d’eau, contraignant les agriculteurs à réduire de moitié leurs prélèvements, et « on aura entre 10 et 40 % d’eau disponible en moins dans les années qui viennent », souligne le ministre.

Sur une moyenne de 200 milliards de m3 d’eau disponibles par an dans la nature en France métropolitaine, environ 30 milliards sont prélevés dont 3,2 milliards par l’agriculture, essentiellement pour l’irrigation, loin derrière le refroidissement des centrales électriques (plus de 15 milliards) ou la production d’eau potable (5 milliards).

Le gouvernement, qui travaille sur le « plan eau » attendu en mars, étudie plusieurs pistes : un stockage accru, la réutilisation des eaux usées - de moins de 1 % en France contre 8 % en Italie, 14 % en Espagne et même 85 % en Israël, mais aussi le développement de variétés de cultures plus résistantes au stress hydrique.

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