Au Royaume-Uni, l’attaque de Southport réveille le traumatisme du massacre de Dunblane
Alice, 9 ans. Elsie, 7 ans. Bebe, 6 ans. Les visages des trois petites filles tuées dans l’attaque au couteau de Southport, lundi 29 juillet, s’affichent en une de la quasi-totalité des grands journaux britanniques. Un hommage collectif aux “innocentes”, comme les appelle le quotidien Metro, ces fillettes “tuées de sang-froid” en plein cours de danse consacré à la chanteuse américaine Taylor Swift, enrage le Daily Mail.
Mercredi 31 juillet, la ville balnéaire du nord-ouest de l’Angleterre s’est réveillée groggy. Au choc provoqué par la tuerie (sept personnes dont cinq enfants demeurent dans un état préoccupant) s’ajoutait l’incompréhension : la veille au soir, quelque 200 personnes proches de l’extrême droite se sont rassemblées autour d’une mosquée de Southport. “Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles et l’un de leurs véhicules a été incendié aux cris de ‘Je suis anglais jusqu’à la mort’”, rapporte The Daily Telegraph, qui attribue l’initiative des heurts au groupuscule English Defence League.
“Les violences découlent de rumeurs propagées en ligne selon lesquels l’assaillant serait un demandeur d’asile arrivé au Royaume-Uni par la Manche.”
Venu se recueillir sur place plus tôt dans la journée, le Premier ministre travailliste, Keir Starmer, a lui aussi été malmené, accusé de venir “profiter d’une opération de communication” par une partie de la foule présente près des lieux de l’attaque.
Le mobile en question
“Mercredi matin, les résidents se sont rassemblés pour nettoyer les rues d’une ville toujours endeuillée”, relève le Liverpool Echo, grand quotidien de la région.
“Dans le même temps, les rangées de bouquets de fleurs, de doudous, de mots et de ballons de baudruches s’étalaient devant l’école de danse de Hart Street.”
Pour l’heure, peu d’éléments ont filtré quant au profil de l’assaillant présumé, un adolescent de 17 ans, né à Cardiff de parents rwandais. “Le mobile terroriste n’est pas l’hypothèse privilégiée par les enquêteurs, qui ont été obligés de prendre la parole mardi soir pour démentir l’identité qui circulait sur les réseaux sociaux”, indique la BBC. “Pourquoi ? Telle est la question pressante posée par des parents, des proches et une ville tout entière, dévastés par l’événement”, reprend The Guardian.
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