Au procès des viols de Mazan, une reprise d’audience très attendue après une semaine d’interruption

Huit nouveaux accusés vont être présentés devant la cour à partir de ce lundi, où le « marathon » de Gisèle Pelicot se poursuit face à des accusés qui assument peu.

Parmi les accusés présentés à partir de lundi se trouve notamment un homme séropositif venu six fois au domicile des Pelicot à Mazan.

JUSTICE - 36 sur 51. Après une semaine d’interruption, le « marathon » reprend ce lundi 4 novembre à la cour criminelle du Vaucluse, où se joue la suite du procès des viols de Mazan. À partir de cette semaine, ce sont huit nouveaux accusés qui vont se présenter à la barre pour répondre des accusations d’agression sexuelle sur Gisèle Pelicot.

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Car sur les 51 accusés que compte ce procès hors norme, déjà 36 ont défilé devant la cour depuis le 2 septembre. La plupart sont poursuivis pour viols aggravés et risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Une peine à laquelle le « chef d’orchestre » de ces viols, Dominique Pelicot, aura du mal à échapper en ayant toujours reconnu les faits. À savoir droguer son ex-épouse à coups d’anxiolytiques avant de la violer et la faire violer par cette cinquantaine d’inconnus recrutés sur internet, à leur domicile conjugal. Et ce durant près d’une décennie.

Pour Gisèle Pelicot, qui assiste à la quasi-intégralité des débats, « c’est une course d’endurance » qui reprend donc, comme l’indique à l’AFP l’un de ses avocats, Antoine Camus. « Mais elle reste évidemment combative et déterminée à aller jusqu’au bout, parce qu’elle est aussi portée par cet élan de soutien qui dépasse les frontières de la France », ajoute-t-il en écho à ce procès devenu emblématique des questions de soumission chimique et de consentement.

« Elle reçoit très régulièrement de nombreux témoignages qui la portent et qui l’aident, dans ce marathon qu’elle ne fait pas que pour elle », insiste d’ailleurs son conseil. Mais la partie civile fatigue. « On fatigue beaucoup du côté de Gisèle Pelicot d’entendre à peu près systématiquement les mêmes explications des accusés sur le terrain juridique de l’intention, (...) entendre qu’elle a été victime de viol ’par accident’, de viol ’par erreur de jugement’, de viol ’à contre-coeur’. Finalement, ce qu’on vient lui expliquer, c’est qu’elle est victime exclusivement de son mari », estime par ailleurs Me Camus.

Contrairement à Dominique Pelicot, parmi les 50 coaccusés, très peu assument, persistant avoir été invités voire appâtés par le principal accusé pour participer au scenario d’un couple libertin. Et quasiment tous prétendent ne pas avoir eu « l’intention » de violer Gisèle Pelicot.

Reste à savoir l’attitude que ce nouveau groupe d’accusés adoptera à partir de lundi. Ces huit hommes sont Saifeddine G., chauffeur routier de 36 ans, Paul G., ouvrier de 31 ans mais âgé de 22 ans au moment des faits, Omar D., agent d’entretien de 36 ans ou Cendric V., manageur de restaurant de 42 ans.

Parmi les autres profils d’accusés, on retrouve Cédric G., technicien informatique de 50 ans, qui avait prévu de reproduire le même procédé de soumission chimique sur sa propre femme. Romain V., célibataire séropositif de 63 ans qui s’est rendu à six reprises à Mazan, sans jamais porter de préservatif. Ludovick B., intérimaire de 41 ans au chômage, a la particularité d’être soupçonné d’avoir violé Gisèle Pelicot en 2019, avec la complicité de son ex-mari, au domicile de leur propre fille, Caroline Darian, en région parisienne. Quant à Hassan O., 30 ans, toujours visé par un mandat d’arrêt international, il sera lui jugé in absentia.

Le verdict de ces nouveaux accusés présentés à la cour dès cette semaine sera connu le 20 décembre prochain. Un verdict qui sera d’ailleurs individualisé pour chacun de ces hommes âgés de 26 à 74 ans.

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