Au Portugal, l’image terrible de cette ville sur le point d’être ravagée par les flammes

Plus d’une cinquantaine de feux sont actifs au nord du Portugal et sept personnes sont décédées depuis ce week-end du 14 septembre.

PORTUGAL - Les flammes continuent de ravager le Portugal, alors que ce gigantesque feu de forêt dans le nord du pays a déjà fait sept morts dont quatre pompiers, depuis ce week-end. L’incendie a déjà ravagé une surface supérieure à celles brûlées durant tout le reste de l’été. Ce mercredi 18 septembre, il progressait toujours et menace notamment la ville de Vila Mea, au nord-est de Porto.

Les clichés des habitations de cette commune cernées par les flammes font froid dans le dos et montrent l’ampleur de la dévastation.

Trois pompiers, deux femmes et un homme, ont été piégés par les flammes près de Tabua, dans la région de Coimbra (centre), a précisé le ministère de l’Intérieur. Les autres victimes des sinistres sont un Brésilien de 28 ans employé par une société forestière, mort carbonisé lundi alors qu’il tentait de récupérer des outils, deux personnes victimes de crises cardiaques et un pompier volontaire, mort d’un malaise soudain en marge d’une opération.

Mardi après-midi, plus d’une cinquantaine de feux actifs, attisés par des vents violents, ont mobilisé quelque 4.500 pompiers dans l’ensemble du pays, où les sinistres ont fait au total sept morts et une cinquantaine de blessés.

« La Journée d’aujourd’hui a été assez difficile (…) et la nuit le sera aussi » en raison notamment de vents forts prévus, a déclaré mardi soir le porte-parole des services de la protection civile André Fernandes lors d’un point de presse.

Il a en outre précisé que 62 personnes ont dû être relogées mardi, ajoutant qu’il n’avait pas encore des données complètes sur le nombre de blessés et de maisons touchées. Le front le plus inquiétant sévissant dans la région d’Aveiro (nord) où les flammes ont menacé des villages.

Risque « maximal »

En début d’après-midi, à Arrancada, dans les environs d’Agueda, le ciel s’est soudainement assombri. Une colonne de fumée noire s’est élevée dans les jardins d’une maison. Dans la rue, les habitants inquiets sont sortis de leurs maisons, accourant pour aider à combattre une reprise d’incendie dans un petit entrepôt agricole.

Lundi soir, les autorités estimaient la surface détruite à quelque 10.000 hectares de forêts et broussailles dans l’arrière-pays d’Aveiro, selon des données encore provisoires. La « situation d’alerte », en vigueur depuis samedi après-midi en raison d’un risque d’incendie jugé « maximal » dans une grande partie de la moitié nord du pays, a été prolongée jusqu’à jeudi soir.

Les autorités de Lisbonne ont activé le mécanisme européen de protection civile pour obtenir huit avions bombardiers d’eau supplémentaires. L’Espagne, la France, l’Italie et la Grèce ont répondu à l’appel.

Après avoir indiqué que des mesures allaient être rapidement prises pour aider les municipalités touchées par cette catastrophe, le Premier ministre Luis Montenegro a également annoncé la création d’une « équipe spécialisée » pour enquêter sur l’origine criminelle des feux de forêts, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire.

Selon des spécialistes interrogés par l’hebdomadaire Expresso, la journée de lundi a réuni dans la moitié nord du pays les pires conditions météorologiques en matière de risque d’incendie depuis 2001.

Cela s’est traduit par quelque 160 départs d’incendies, dont une douzaine ont ensuite pris des proportions importantes, rendant la lutte contre les flammes très difficile.

Les experts considèrent que les canicules et sécheresses d’une intensité croissante sont des conséquences du changement climatique et favorisent les feux de forêt.

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