Au Portugal, “le drame invisible des listes d’attente” pour se faire soigner
Une croix grecque rouge, symbole du secours médical, s’affiche à la une cette semaine de Visão. Un stéthoscope est posé sur l’emblème, où un post-it avise le lecteur : “Revenez d’ici 651 jours*”. L’astérisque précise par ailleurs qu’il s’agit de l’attente moyenne pour les dix opérations qui requièrent les plus longs délais, au sein du Système national de santé, le SNS. Aussi l’hebdomadaire titre-t-il : “Le drame invisible des listes d’attente”.
Si ce problème d’accès aux soins et de prise en charge existait avant la pandémie de Covid-19, il s’est aggravé depuis, particulièrement pour les personnes qui n’ont pas les moyens de se payer une mutuelle et d’aller se faire soigner dans le privé. Dès la manchette, Visão souligne :
“Un Portugais sur quatre attend plus longtemps pour une consultation ou une intervention chirurgicale au SNS que ce que la loi autorise.”
“Une bombe à retardement”
Pour illustrer ces failles dans le système de santé publique, l’hebdomadaire raconte “les histoires qui se cachent derrière ces listes d’attente non transparentes, qui sont de plus en plus surchargées et évoluent au compte-goutte”. Comme celle de José, 56 ans, qui a subi une biopsie, dont le diagnostic lui a révélé treize mois plus tard qu’il était atteint d’un cancer. Ou encore celle d’Helena, qui a oublié qui elle était pendant une hospitalisation en 2021 – la démence s’est installée – et qui attend toujours un rendez-vous en neurologie.
Visão dresse enfin un tableau avec les délais d’attente selon les spécialités, en regard de ceux autorisés par la loi. Près de 223 000 patients sont actuellement sur liste d’attente au Portugal pour une opération, souligne l’hebdomadaire, qui relève quelques exemples significatifs :
“Une opération prioritaire de gynécologie à l’hôpital Garcia de Orta d’Almada peut prendre jusqu’à trois ans et demi (alors que la loi recommande de 45 à 60 jours pour cette situation) et il faut compter environ deux ans et huit mois (alors que l’attente ne devrait pas dépasser 150 jours) pour obtenir une consultation en cardiologie à l’hôpital de Guarda.”
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