Au Pérou, le président Castillo accusé de plagiat

PHOTO CARLOS MAMANI / AFP

Déjà très contesté depuis son investiture en juillet dernier, le président péruvien Pedro Castillo est au cœur d’un nouveau scandale. L’ancien instituteur d’une petite localité pauvre du nord du pays, ex-dirigeant syndical mais sans expérience politique, avait été le vainqueur surprise de la présidentielle de l’an dernier.

Le parquet péruvien a ouvert, jeudi 5 mai, une enquête contre lui et son épouse (également institutrice). Selon des révélations de la presse, les deux auraient manipulé, en 2012, leur texte de maîtrise, leur permettant d’être mieux payés que la moyenne des instituteurs du pays.

Plus de la moitié de pages plagiées

Selon les révélations, dimanche 1er mai, d’un célèbre programme d’investigation télévisé, la thèse de maîtrise en psychologie éducative, écrite conjointement par Pedro Castillo et son épouse, Lilia Paredes, comporterait, sur 121 pages, 54 % de plagiats d’autres auteurs non cités. Le texte est passé par un logiciel permettant de détecter les plagiats.

Comme il l’a indiqué sur son compte Twitter, le parquet a donc ouvert une enquête “contre le président de la République et son épouse pour le délit présumé de plagiat aggravé, faux générique et perception indue au détriment de l’État”.

Par ailleurs, écrit depuis Lima le site El País América, “des deux experts qui ont validé la maîtrise, l’un n’existe pas et la carte d’identité de l’autre correspond à celle d’une autre personne”.

Le président Pedro Castillo n’a pas tardé à nier les faits et à accuser la presse. Dans un communiqué repris notamment par le quotidien Perú21, il a argumenté :

“Il est inquiétant que la liberté de presse et d’expression se prête aux jeux […] antidémocratiques en inventant des récits journalistiques avec l’objectif de provoquer de l’instabilité politique contre ce gouvernement.”

Huit ans de prison ?

Il a également évoqué “des factions putschistes”, ce qui lui a valu notamment une critique du Conseil de la presse péruvienne : “La transparence sera toujours bien reçue par la population […] C’est le travail de la presse de contrôler le pouvoir.”

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