Au Pérou, la malédiction des présidents déchus continue

Ça ressemble à une malédiction. Depuis 1985, tous les chefs d’Etat péruviens ont été accusés, jugés ou emprisonnés pour corruption ou crimes contre l’humanité. Dernier en date, Pedro Pablo Kuczynski (que ses compatriotes appellent PPK) a remis sa démission mercredi, au terme de plusieurs semaines de révélations sur son implication dans le scandale Odebrecht. Ce géant du BTP brésilien a généreusement arrosé le personnel politique de tous les pays d’Amérique latine où il a opéré.

Vendredi, le Parlement péruvien décidera s’il entérine le départ de PPK, ou s’il ajoute une couche d’humiliation en votant la destitution. Le même cas de figure qu’en 2000, quand le président Alberto Fujimori avait été démis de ses fonctions par les députés après avoir annoncé son départ.

La différence aujourd’hui, c’est que ce sont les partisans de l’ancien président, et de sa fille Keiko Fujimori, qui ont la majorité. PPK n’aura donc dirigé le Pérou que pendant vingt mois. En juin 2016, il avait battu de justesse Keiko Fujimori au second tour de la présidentielle. Son prédécesseur, le populiste Ollanta Humala est en prison depuis juillet, dans l’attente d’un procès pour détournement de fonds. Humala avait lui pris le relais d’Alejandro Toledo, recherché par la justice péruvienne pour corruption et actuellement en fuite aux Etats-Unis. Quant à Alberto Fujimori, après avoir gouverné le pays de 1990 à 2000, il a été condamné à 25 ans de réclusion pour crimes contre l’humanité, après la guerre menée face à la guérilla maoïste du Sentier lumineux.

Fujimori, 79 ans, et son clan détiennent toujours les clés de la politique péruvienne. En décembre, Kuczynski le libérait de prison pour raisons médicales. Une grâce inattendue accordée, selon de nombreux Péruviens, en échange, lors d’un premier vote de destitution, de l’abstention des élus du parti de Kenji Fujimori, en guerre ouverte avec sa sœur Keiko. C’est le vice-président Martin Vizcarra, actuel ambassadeur au Canada qui devrait rentrer au pays (...)

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