Au Nigeria, le nouveau président fait flamber le prix de l’essence

Il l’avait annoncé, il l’a fait. Tout juste investi en tant que président du Nigeria, Bola Tinubu a annoncé la suppression des subventions sur le carburant, une mesure qui avait coûté 10 milliards de dollars au gouvernement pour la seule année de 2022, indique Bloomberg.

Chaque jour, ce sont environ 70 millions de litres de carburant qui sont consommés quotidiennement par les quelque 200 millions d’habitants du Nigeria, rappelle Al-Jazeera. Dans un pays où, rappelle le site panarabe, citant les données onusiennes, 133 millions de personnes vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, l’annonce du nouveau président nigérian peut avoir toute l’apparence d’un “accroc” .

Pour parer les critiques, les économies ainsi réalisées devraient être dirigées, selon les déclarations du nouveau président nigérian, rappelées par Premium Times Nigeria, vers d’autres services tels que les infrastructures publiques, l’éducation, les soins de santé et l’emploi.

Files d’attente et hausses vertigineuses

Cette annonce a eu des conséquences immédiates, avec des augmentations constatées aussitôt qui avoisinaient les 200 % par rapport au prix initial inférieur à 200 nairas (0,40 euro) le litre. Certains points de vente ont même vu leurs prix atteindre entre 480 et 570 nairas (0,96 et 1,15 euro) le litre, note Premium Times Nigeria dans un autre article. De son côté Bloomberg a constaté le 31 mai, dans un centre commercial du Nigeria, des prix passés à 488 nairas (0,98 euro) le litre contre 184 nairas (0,37 euro) la veille. Dans la capitale, Abuja, les prix sont passés de 194 nairas à 537 nairas (0,39 à 1,08 euro) le litre. Le Daily Post Nigeria rapporte de son côté de longues files d’attente devant les stations d’essence et une envolée des prix qui s’est produite moins de six heures après l’annonce de Tinubu lors de son discours inaugural.

Pourtant, rappelle Premium Times Nigeria, le budget actuel de 2023 prévoit de subventionner le carburant jusqu’en juin. Cela n’a pas empêché ces hausses de prix, les longues files d’attente et des “scènes de chaos” telles que celles décrites par Al-Jazeera. “Les Nigérians se précipitent pour acheter du carburant avant que son coût n’augmente encore plus”, commente le site panarabe.

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