Au Nigeria, Igbo-Ora “capitale mondiale des jumeaux”
Danses, spectacles, invités de marque et surtout… vêtements assortis : voici la recette du festival des jumeaux, organisé depuis plus de dix ans dans le sud-ouest du Nigeria.
À une centaine de kilomètres de Lagos, la ville d’Igbo-Ora s’enorgueillit en effet d’enregistrer la plus grande densité de jumeaux au monde. Elle s’est autoproclamée “capitale mondiale des jumeaux”.
Cette année, les paires de jumeaux ont défilé pendant cinq jours dans l’enceinte d’un collège méthodiste. Prenant soin d’être le plus difficiles à distinguer possible.
La chaîne nigériane Channels Television a relayé les images de l’agence de presse Reuters.
“À l’appui de son titre, la ville se targue d’un taux de naissances multiples de 50 ‰, d’après les données disponibles. C’est bien au-dessus de la moyenne mondiale, autour de 12 ‰”, écrit le Weekend Trust.
“En flânant dans la bourgade” en juillet, le journal nigérian “a pu constater de visu à quel point les jumeaux étaient présents, dans les foyers, dans les commerces, dans les rues”.
Dans la culture yoruba, ethnie majoritaire de cette partie du pays, les naissances gémellaires sont célébrées comme un cadeau divin.
“Si le culte de la déesse jumelle tend à disparaître, la population perpétue la tradition des fêtes annuelles de la gémellité, des chants de louange aux jumeaux, et les jumeaux sont souvent particulièrement choyés.”
Il est de coutume de baptiser l’aîné Taiwo et le cadet Kehinde, pour les filles comme pour les garçons.
Difficile d’expliquer cette profusion de jumeaux. Les habitants sont enclins à invoquer leur régime alimentaire spécifique, fait notamment de soupe de feuilles de gombo et d’amala, note le Weekend Trust.
Mais le titre ajoute que les experts invoquent surtout certaines prééminences génétiques. Le choix du conjoint est aussi guidé par le désir de maximiser ses chances de devenir parent de jumeaux.
Fier de cette spécificité locale, le gouverneur de l’État d’Oyo, Seyi Makinde, a déclaré à l’assistance le 12 octobre qu’il militait pour sa reconnaissance comme “Patrimoine culturel immatériel” auprès de l’Unesco, rapporte le quotidien de Lagos The Punch. “De quoi faire venir les gens de très loin, d’Amérique, d’Asie et d’ailleurs”, s’est-il enflammé.
[...] Lire la suite sur Courrier international