Au Niger, le M62 organise un sit-in avec des milliers de manifestants pour exiger le départ des soldats français
INTERNATIONAL - Une foule en colère. Des milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi 1er septembre près d’une base militaire abritant des forces françaises située dans la capitale nigérienne Niamey, pour exiger le départ des militaires français, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Ce « sit-in » organisé à l’appel du Mouvement M62, une coalition d’organisations de la société civile hostile à la présence militaire française au Niger, a été précédé par de nombreux rassemblements aux revendications similaires depuis le coup d’État du 26 juillet, et doit durer jusqu’à dimanche 3 septembre.
« La France doit partir et elle partira, car elle n’est pas chez elle au Niger », a déclaré Falma Taya, une responsable du Mouvement M62, haranguant la foule.
À l’ombre des murs des habitations riveraines de la base, les manifestants étaient assis sur des tapis et des nattes sous une forte chaleur, comme le montre la vidéo en tête d’article.
« Nous sommes ici pour le temps qu’il faudra, jusqu’à ce que le dernier soldat français vide les lieux », a indiqué Ibrahim Abdou, membre d’un « Comité de soutien aux militaires », vêtu d’un t-shirt à l’effigie du général Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort du pays.
L’ambassadeur de France menacé d’expulsion
Le 3 août, les militaires qui ont pris le pouvoir par un coup d’État avaient dénoncé plusieurs accords militaires avec la France, qui compte 1 500 soldats déployés dans la lutte antijihadiste au Niger.
Les accords contenaient tous différents préavis pour leur fin effective, dont l’un, relatif à un texte de 2012, était d’un mois, selon les militaires. Plusieurs appels à des « sit-in » ont ainsi été lancés par des organisations de la société civile à partir de vendredi après-midi pour demander le départ des forces françaises.
Le régime militaire nigérien est engagé dans un bras de fer diplomatique avec la France, ancienne puissance coloniale. L’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France au Niger lui ont été retirés et les autorités ont notifié mardi 29 août à Paris leur intention de l’expulser.
Le minitre des Armées maintient sa position
Vendredi 25 août, ils avaient dans un premier temps laissé 48 heures à Sylvain Itté pour quitter le territoire, un ultimatum rejeté par Paris qui argue que ce gouvernement est illégitime et n’a aucune autorité pour fonder une telle requête.
Dans un entretien accordé au Figaro vendredi 1er septembre, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a affirmé que « la France ne se laissera pas impressionner ».
« Nous sommes en contact avec les autorités légitimes, c’est-à-dire avec le président Bazoum, qui est retenu en otage de manière scandaleuse. Il n’est pas question de se plier à cette situation de fait, alors que si un président a une légitimité démocratique claire, c’est bien lui », a réitéré le ministre.
Il a rappelé que la situation était différente de celle du coup d’État au Gabon et a ajouté que le gouvernement français souhaite la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger.
À voir également sur Le HuffPost :
Après le putsch au Gabon, la France suspend ses activités militaires