Au Mozambique, une mission militaire de l’UE en eaux troubles

Le site d’information Africa Is a Country s’est intéressé à une mission européenne “obscure” et “passée relativement inaperçue” : la Mission de formation de l’Union européenne (UE) au Mozambique. Ce programme de formation militaire de l’armée mozambicaine, lancé en 2021 pour une durée initiale de deux ans, a été prolongé et étendu à compter du 1er septembre, et même rebaptisé “Mission d’assistance militaire de l’UE au Mozambique” (Eumam Mozambique).

Comme la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), également lancée en 2021, Eumam Mozambique vise à renforcer la sécurité dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays.

Un territoire consumé par la violence depuis qu’y a éclaté, en 2017, une insurrection djihadiste dont les ressorts sont à la fois complexes et enchevêtrés, décrypte Africa Is a Country, entre marginalisation du Nord – le centre politique est au sud –, tensions ethniques, et déplacements de population à la suite de la découverte de gisements de gaz qui ont attiré des majors pétrolières occidentales (la française TotalEnergies, l’américaine ExxonMobil, l’italienne ENI).

De la “formation” à l’“assistance” militaire

La mission africaine de la SADC vient de s’achever. Si certains évoquent, pour l’expliquer, un manque de financement ou estiment qu’elle a atteint ses objectifs, ce retrait pourrait être lié à des tensions entourant le rôle du Rwanda (qui n’est pas membre de la SADC) dans cette zone septentrionale.

“Les chefs d’État de la SADC n’ont pas accepté le déploiement de troupes rwandaises au Cabo Delgado, résume le média établi à New York et consacré à l’actualité africaine. Le régime autocratique de Paul Kagame tente de se positionner comme un mercenaire d’État vendant de la sécurité. […] Une société de sécurité rwandaise est notamment impliquée dans la protection des installations de TotalEnergies, et les entreprises de construction rwandaises en bénéficieraient.”

“Par ailleurs, le Rwanda s’efforce d’obtenir une position géopolitique plus importante en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Les critiques soupçonnent Kagame de vouloir détourner l’attention de son implication dans la guerre dans l’est du Congo.”

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :