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Attentat meurtrier au coeur de Bangkok

Une bombe a explosé lundi soir dans le centre touristique de Bangkok, faisant au moins 19 morts, dont trois touristes asiatiques, et 123 blessés, selon le dernier bilan établi par la police. L'attentat n'a pas été revendiqué pour l'instant. /Photo prise le 17 août 2015/REUTERS/Chaiwat Subprasom

par Amy Sawitta Lefevre BANGKOK (Reuters) - Une bombe a explosé lundi soir dans le centre touristique de Bangkok, faisant au moins 19 morts, dont trois touristes asiatiques, et 123 blessés, selon le dernier bilan établi par la police. L'engin a explosé à l'intérieur du temple hindouiste d'Erawan, dans un quartier où se concentrent de nombreux hôtels haut de gamme et des centres commerciaux, très fréquenté par les touristes, principalement en provenance d'Asie de l'Est. "Les coupables avaient l'intention de détruire notre économie et le tourisme, l'attaque s'est produite au coeur du quartier touristique de Bangkok", a déclaré le ministre de la Défense, Prawit Wongsuwan. Des médias thaïlandais ont dans un premier temps rapporté que l'attentat avait fait jusqu'à 27 morts mais un des chefs de la police nationale, Somyot Poompanmuang, a déclaré à la presse que le bilan était de 19 morts. Deux touristes originaires de Chine et un des Philippines figurent au nombre des victimes, a précisé un policier. Alors qu'une moto piégée avait été évoquée, Somyot a indiqué que la bombe, composée d'un tuyau bourré d'explosif, avait été déposée à l'intérieur du temple. Cet attentat, a-t-il ajouté, est sans précédent en Thaïlande. L'attentat n'a pas été revendiqué pour l'instant. La Thaïlande est confrontée à une insurrection islamiste qui opère essentiellement dans le sud. Plus de 6.500 personnes, des civiles pour la plupart, sont mortes dans ces violences depuis 2004, mais les insurgés frappent rarement hors des provinces du Sud, frontalières de la Malaisie. Le pays, dirigé par l'armée depuis mai 2014, est aussi en proie, depuis une dizaine d'années, à de violentes rivalités entre factions politiques rivales. Le gouvernement a activé une cellule de crise, a rapporté la chaîne de télévision Nation citant le Premier ministre, Prayuth Chan-ocha. Les alentours du sanctuaire ont été bouclés et la police a repoussé les passants qui s'étaient rassemblés. Les forces de sécurité sont à la recherche d'autres engins explosifs. Un colis suspect a été découvert. "Il y avait des corps partout, certains déchiquetés", a témoigné Marko Cunningham, un ambulancier néo-zélandais travaillant à Bangkok. Il a ajouté que l'explosion avait creusé un cratère de deux mètres de diamètre au sol et que des passants avaient été blessés alors qu'ils se trouvaient à plusieurs centaines de mètres. Plusieurs explosions se sont produites ces derniers temps à Bangkok, en lien avec les violences politiques. En février, dans le même quartier, deux petites bombes artisanales ont explosé devant un centre commercial, ne faisant que des dégâts mineurs. Le temple d'Erawan est situé sur un carrefour qui, en 2010, a servi pendant des mois de point de rassemblement aux partisans de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra. La répression militaire qui avait suivi avait fait des dizaines de morts. La population thaïlandaise est très majoritairement bouddhiste, mais compte une petite communauté hindouiste. (avec Martin Petty, Andrew R.C. Marshall et Panarat Thepgumpanat; Henri-Pierre André et Tangi Salaün pour le service français)