Au moins 51 morts, plus de 200 blessés... Ce que l'on sait sur la frappe russe qui a touché Poltava en Ukraine
Plus de 50 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées ce mardi 3 septembre dans une frappe de missiles russes sur la ville de Poltava, dans le centre de l'Ukraine.
· La frappe la plus meurtrière depuis le début du conflit
Au moins 51 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans cette frappe de missiles russes, qui a eu lieu dans la matinée sur Poltava, une ville située à environ 300 kilomètres à l'est de Kiev et qui comptait quelque 300.000 habitants avant l'invasion russe.
La frappe a eu lieu dans un délai très court entre le moment du déclenchement de l'alerte antiaérienne et l'arrivée des deux missiles. "Ils ont surpris les gens en train d'évacuer vers l'abri souterrain", a expliqué le ministère ukrainien de la Défense.
Cette attaque est l'une des plus meurtrières depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine, alors que le pays continue d'être quotidiennement bombardé par l'armée de Vladimir Poutine.
· Trois bâtiments touchés, dont un institut militaire
La frappe a partiellement détruit un institut militaire et touché un établissement d'enseignement ainsi qu'un hôpital voisin à Poltava.
"L'un des bâtiments de l'Institut des communications a été partiellement détruit. Des personnes se sont retrouvées sous les décombres", a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo, parlant de cet établissement fondé dans les années 1960 et qui forme des spécialistes des télécommunications militaires.
La frappe a suscité la colère parmi les blogueurs militaires ukrainiens, qui ont, comme en Russie, une certaine influence du fait de la guerre. D'après certains d'entre eux, l'armée russe avait pour objectif une cérémonie militaire officielle en plein air, soit une grande concentration de soldats qui en a fait une cible facile.
"Poltava... Comment ce fait-il qu'un si grand nombre de personnes aient été rassemblées dans un tel établissement ?", a interrogé le blogueur Serguiï Naoumovitch, suivi par plus de 135.000 personnes sur Facebook.
La députée Mariana Bezougla, membre de la commission Défense du Parlement et très critique du commandement militaire ukrainien, a regretté sur Telegram qu'aucun officier de haut rang n'ait été puni pour avoir mis en danger des groupes de militaires à l'occasion d'incidents similaires par le passé.
"Les tragédies se répètent. Quand cela cessera-t-il ?", a-t-elle écrit.
Le ministère de la Défense a assuré pour sa part qu'aucune cérémonie en plein air n'avait lieu au moment du drame.
· Une enquête ouverte
Le président ukrainien a dit avoir ordonné "une enquête complète et rapide" sur les circonstances ayant permis cette attaque russe.
Il a aussi promis de tenir la Russie "pour responsable" et une nouvelle fois appelé les alliés occidentaux de Kiev à livrer d'urgence davantage de systèmes de défense antiaérienne et à autoriser l'Ukraine à pouvoir atteindre en profondeur le territoire russe avec les missiles de longue portée qui lui ont été fournis.
· Condamnation internationale
Ce bombardement a été condamné par le chef de la diplomatie britannique David Lammy, qui l'a qualifié d'"acte d'agression écoeurant dans la guerre odieuse et illégale livrée par (Vladimir) Poutine en Ukraine".
"La brutalité de Poutine ne connaît pas de limites", a pour sa part estimé son homologue allemande Annalena Baerbock.