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Au moins 50 morts dans les manifestations réprimées en Iran, selon une ONG

Des manifestations ont débuté en Iran il y a une semaine, après l'annonce de la mort de Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans arrêtée la semaine dernière par la police des mœurs.

"Au moins 50 personnes ont été tuées" dans les manifestations en Iran depuis leur début il y a une semaine, selon un nouveau bilan de l'ONG Iran Human Rights communiqué ce vendredi. L'ONG basée à Oslo "exhorte une fois de plus la communauté internationale à réagir à cette situation et à empêcher le massacre du peuple iranien".

Le décès de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a suscité de vives condamnations dans le monde alors que les ONG internationales ont dénoncé une répression "brutale" de manifestations. A la tribune de l'ONU mercredi, le président des Etats-Unis Joe Biden s'est dit solidaire des "femmes courageuses d'Iran".

Arrêtée pour "port de vêtements inappropriés"

La jeune femme, originaire du Kurdistan (nord-ouest), avait été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés" par la police des moeurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique d'Iran, où les femmes doivent se couvrir les cheveux et n'ont pas le droit de porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés ou des jeans troués. Elle est décédée le 16 septembre à l'hôpital.

Selon des militants, elle a reçu un coup mortel à la tête, mais les responsables iraniens ont démenti et annoncé une enquête.

Les manifestations ont été déclenchés aussitôt après l'annonce de sa mort. Depuis, elles ont touché une quinzaine de villes, jusqu'à la cité sainte chiite de Qom, au sud-ouest de Téhéran, cité natale du guide suprême iranien Ali Khamenei.

Coupure d'Internet

Les autorités iraniennes ont bloqué l'accès à Instagram et WhatsApp jeudi. Lors des manifestations de novembre 2019, provoquées par l'augmentation du prix des carburants, la coupure d'internet avait permis aux autorités de réprimer pratiquement à huis clos.

Amnesty International affirme que 321 personnes avaient été tuées alors, soulignant que ce nombre ne recouvre que les cas avérés et que le bilan réel de victimes pourrait être beaucoup plus élevé.

L'ONG se dit "très préoccupée par les perturbations d'accès à internet et aux réseaux mobiles provoquées par les autorités", et appelle la communauté internationale à faire rapidement pression pour que Téhéran "cesse de tuer et blesser encore plus de manifestants à l'abri des regards".

Article original publié sur BFMTV.com

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