Au Mexique, la Cour suprême fait tourner le joint

Un homme participant à une manifestation pour la légalisation de la marijuana devant la Cour suprême, mercredi.

Quatre particuliers ont obtenu le droit mercredi de cultiver du cannabis.

En France, la Smart est une voiture. Au Mexique, c’est un club monté sur quatre roues – ses quatre membres, deux avocats, un comptable et un militant – et qui roule… des pétards. Enfin, en théorie. Car, en fait, ils ne consomment pas. Ils veulent juste lancer le débat sur la légalisation du cannabis comme arme contre les narcotrafiquants.

Après s’être vu refuser une licence pour cultiver du cannabis, la Smart, pour Société mexicaine de consommation personnelle responsable et tolérante, a saisi la Cour suprême du Mexique qui, mercredi, lui a donné raison. Oui, on peut, au Mexique, créer un cannabis-club dédié à la culture de la plante, selon le mode habituel de ces clubs qui existent par centaines en Espagne : pas de but lucratif, usage uniquement personnel, pas de revente.

Est-ce le début d’une légalisation au Mexique ?

Pas pour l’instant : la décision ne s’applique qu’aux quatre plaignants. Mais si d’autres citoyens saisissent la Cour suprême, ils pourraient obtenir une décision similaire. Et ainsi former une jurisprudence obligeant, à terme, le pays à revoir sa législation. Car, pour la Cour suprême, rien ne s’oppose à l’usage personnel du cannabis.

Cette décision inédite fait suite à une autre première : le 8 septembre, Graciela, une petite fille de 8 ans qui subit jusqu’à 400 crises d’épilepsie par jour, a eu l’autorisation de consommer du cannabis à usage thérapeutique, car la plante calme ses crises.

Mais le gouvernement reste contre toute évolution. Le président, Enrique Peña Nieto, veut poursuivre la guerre contre les cartels. Même si, après plus de 80 000 morts et 25 000 disparus depuis 2006, son efficacité reste à prouver.

Quel impact au niveau régional ?

Fatiguée de la «guerre à la drogue» menée à coup de centaines de milliards de dollars par les Etats-Unis depuis quarante ans sur leur territoire, plusieurs pays d’Amérique centrale et du Sud s’interrogent sur une évolution de leur (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

La Roumanie en route vers la révolution ?
MSF : «L'attaque de Kunduz avait pour objectif de tuer et de détruire»
Birmanie : «L'armée ne s'avoue pas vaincue d'avance»
Au Cameroun, une ville plongée dans la hantise de Boko Haram
Crash dans le Sinaï : cinq jours après, le point sur l'enquête