Au Mexique, les algues sur les plages chassent les touristes

"Des algues? Où ça, des ­algues?" Le touriste en maillot de bain sur une plage de la Riviera mexicaine répète la question en boucle, faisant mine d'ignorer qu'il est enseveli sous une montagne d'algues brunes et puantes qui lui dégoulinent jusque sur le front. "Il n'y a pas d'algues ici", affirme le vacancier facétieux devant l'objectif. ­Largement relayée sur les réseaux sociaux au Mexique, sa vidéo se moque du président ­Andrés ­Manuel López Obrador. Début juillet, en effet, "AMLO" a déclaré que l'infestation par des algues nauséabondes de la côte caraïbe, première destination touristique du pays, n'était "pas grave".

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Les algues sargasses ont fait irruption en mai sur la paradisiaque Riviera maya (dans l'État de ­Quintana Roo, côte sud-est du Mexique), qui attire 40% du tourisme étranger dans le pays. ­Engloutissant le sable blanc et l'eau cristalline promis par les ­catalogues de voyage sous un épais tapis couleur boue, l'algue a fait fuir les riches vacanciers. Les scientifiques locaux s'attendent cette année à voir s'échouer 1 million de tonnes d'algues sur les côtes, soit six fois plus qu'en 2018, déjà maussade pour le tourisme.

Le tourisme constitue la troisième source de revenus du Mexique

Premier coupable de cette prolifération exponentielle : "L'homme, responsable du dérèglement climatique", pointe Esteban Amaro, à la tête du Réseau d'alerte de la sargasse, une cellule qui surveille la p...


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