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Au Liban, les Syriens trouvent des alliés sur Facebook

«Un jour, un Syrien nous a rendus fiers, toi et moi.» Photo postée le 23 mars sur la page Facebook de la campagne #Non au racisme.

L'afflux de réfugiés exacerbe le sentiment antisyrien au pays du Cèdre. Une campagne sur les réseaux sociaux tente de renverser la tendance.

Depuis trois mois, les réseaux sociaux libanais n’arrêtent pas de faire parler d’eux. Après la campagne #not a martyr dénonçant la politisation des victimes d’attentats, puis celle #Strip for Jackie, en solidarité avec la skieuse libanaise Jackie Chamoun, une campagne de «soutien aux Syriens victimes de racisme» a été lancée depuis une semaine sur Facebook. «Nous avons voulu créer une plateforme de discussions pour montrer que les réfugiés syriens ne doivent pas être considérés comme responsables de l’insécurité et de la crise économique qui frappent le Liban depuis la guerre en Syrie», explique Saad, l’un des fondateurs de la campagne.

En quelques jours, les internautes ont publié des dizaines de messages en soutien aux Syriens: «Le Syrien est mort une première fois en fuyant son pays, ne le tue pas une seconde fois avec ton racisme!», «Tout Syrien n’est pas un criminel, tout Libanais n’est pas un innocent», «Un jour, un Syrien nous a rendus fiers, toi et moi»… Une semaine après sa création, la page totalise déjà plus de 10 000 fans. Une première dans un pays où le sentiment antisyrien existe depuis l’occupation de l’armée syrienne qui a duré trente ans (1976 - 2005), et a été exacerbé par l’arrivée massive de réfugiés ces deux dernières années. L’ONU estime en effet que leur nombre atteindra un million début avril, faisant du Liban «le pays au monde avec le plus de réfugiés par habitant», selon Ross Mountain, coordinateur de l’aide humanitaire des Nations unies au Liban.

«Le Syrien est mort une première fois en fuyant son pays, ne le tue pas une seconde fois avec ton racisme!» # non au racisme, le 24 mars.

«90% de nos maisons sont construites par des Syriens! Continue à être raciste et quitte ta maison.» Le 23 mars.

«Un Homsiote [habitant de Homs, en Syrie, ndlr] s’est révolté pour sa dignité avant toi.» Le 23 mars.

«Tout (...)

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