Au Liban, Israël vise Al-Radwan, l’unité d’élite du Hezbollah allié du Hamas

LIBAN - La frappe ne visait pas seulement Ibrahim Aqil l’un des cadres du Hezbollah. En frappant vendredi 20 septembre un bâtiment de la banlieue sud de Beyrouth, Israël s’est attaqué en réalité à tout le commandement de la force Al-Radwan, l’unité d’élite de la milice islamiste chiite.

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Le Hezbollah a en effet annoncé au lendemain de la frappe que 16 membres de sa force d’élite ont été tués ; ils étaient réunis dans le sous-sol du bâtiment pour une réunion dirigeante.

Al-Radwan, l’unité anti-Israël dans le sud-Liban

Et Ibrahim Aqil n’est pas le seul commandant tué puisqu’Ahmed Mahmoud Wahbi a aussi péri. Il avait dirigé jusqu’au début de cette année les opérations militaires de son unité en soutien au Hamas engagé dans la guerre contre Israël depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023. Cette unité composée de quelques milliers d’hommes est considérée comme le fer de lance du Hezbollah dans son combat contre Israël. Israël exige son retrait des zones frontalières du sud du Liban, une demande transmise par des médiateurs internationaux au Liban.

Ibrahim Aqil au centre, était l’un des principaux dirigeants d’Al-Radwan l’unité d’élite du Hezbollah visée par une frappe israélienne au Liban.
Commandement militaire du Hezbollah, via AFP Ibrahim Aqil au centre, était l’un des principaux dirigeants d’Al-Radwan l’unité d’élite du Hezbollah visée par une frappe israélienne au Liban.

Cette attaque qui survient quelques jours après les explosions visant des appareils de transmission porte un nouveau coup dur au mouvement islamiste libanais. Elle a été revendiquée par Israël qui disait vouloir s’en prendre aux « responsables des tirs de roquettes quotidiens » vers l’État hébreu. « Nos ennemis n’ont aucun lieu où se réfugier, pas même la banlieue (sud de) Beyrouth », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

« Très inquiète », l’ONU a appelé vendredi à la « désescalade » et à la « retenue maximale », au moment où le front de la guerre dans la bande de Gaza se déplace vers le Liban. Vendredi, un photographe de l’AFP présent sur le lieu de la frappe a vu un immeuble effondré et des secouristes évacuant des victimes au milieu de scènes de chaos.

« Le ciblage d’une zone résidentielle peuplée prouve une fois de plus que l’ennemi israélien ne tient compte d’aucune considération humanitaire », a dénoncé le Premier ministre libanais, Najib Mikati. Son ministre de la Santé a évoqué un total de 31 morts dont trois enfants.

- / AFP
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Israël modifie (un peu) son but de guerre

Entre Israël et le Hezbollah, l’affrontement a franchi un cap dans la semaine après que l’État hébreu a semblé se donner un nouveau but de guerre. Jusqu’à présent, Benjamin Netanyahu disait vouloir détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et à l’origine de l’attaque du 7 octobre ainsi que le retour des otages retenus dans le territoire palestinien.

Mais la première vague d’explosions de bipeurs est survenue mardi peu après l’annonce par Israël qu’il étendait ses objectifs de guerre jusqu’au front nord, c’est-à-dire la frontière avec le Liban, pour permettre le retour chez eux de dizaines de milliers d’habitants déplacés par les violences. D’où les attaques contre Al-Radwan. « Vous ne pourrez pas ramener les habitants du nord » chez eux, a rétorqué Hassan Nasrallah promettant « un terrible châtiment ». « Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu’à la fin de l’agression à Gaza », a affirmé le chef du Hezbollah.

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