Au Liban, la fuite massive des habitants face aux bombardements israéliens
PROCHE ORIENT - Après les Gazaouis, une autre population déplacée par la guerre. Au Liban, les habitants du sud du pays ont commencé à fuir massivement, ce lundi 23 septembre, alors que les bombardements de l’armée israélienne font craindre un embrasement de la région, près d’un an après l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas.
« Nous sommes gravement préoccupés par la grave escalade des attaques dont nous avons été témoins hier. Des dizaines de milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons hier et cette nuit, et leur nombre ne cesse d’augmenter » , a déclaré mardi un porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), Matthew Saltmarsh, lors d’un point de presse à Genève.
Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article, un trafic particulièrement dense s’est formé lundi sur les routes du sud du pays, une cohue qui s’est poursuivi durant la nuit.
À titre d’exemple, des centaines de voitures transportant des familles étaient coincées dans des embouteillages à Saïda, la grande ville du sud, selon des photographes de l’AFP. « Des centaines de personnes sont arrivées » dans une école abritant des déplacés dans la ville de Tyr, a indiqué Bilal Kachmar, un responsable de l’organisme de gestion des catastrophes, d’autres « campent dans la rue ».
Lundi, l’armée israélienne a confirmé avoir frappé jusque tard dans la soirée « environ 1.600 cibles terroristes dans le sud du Liban et dans la vallée de la Bekaa », des bastions du mouvement pro-iranien Hezbollah qui bombarde régulièrement l’État hébreu en soutien à la bande de Gaza.
Ces frappes « ont causé le martyre de 492 personnes, dont 35 enfants et 58 femmes, et blessé 1.645 autres », a déclaré le Centre des opérations d’urgence du ministère libanais de la Santé dans un décompte en soirée. Dans une vidéo, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a recommandé en fin de journée aux Libanais de « s’éloigner des zones dangereuses » dans l’attente de la fin de « l’opération ». Son homologue libanais, Najib Mikati, a dénoncé « un plan de destruction » de son pays, où les écoles resteront fermées mardi.
Depuis New York, où se tient l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot a annoncé lundi que Paris demandait la convocation d’une « réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur le Liban cette semaine ».
« Nous sommes au bord d’une guerre totale », s’est pour sa part alarmé le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
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