Au Kurdistan attaqué : «Montrer au monde la brutalité turque»

Des Kurdes membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans un camp sur le mont Qandil, au nord de l'Irak, le 29 juillet 2015.

A Zargali, en Irak, après la mort de neuf civils dans des raids aériens, le ressentiment envers Ankara est fort. Mais ces offensives divisent également les Kurdes.

Depuis deux semaines, des raids aériens visent les positions du mouvement armé kurde PKK jusqu’au Kurdistan irakien, dans les montagnes de Qandil. L’organisation y dispose de bases arrière créées lors de ses premiers affrontements avec le gouvernement turc. Au cœur du massif montagneux, Zagros Hiwa, porte-parole du PKK au Kurdistan irakien, fait visiter ce qu’il reste du village de Zargali. Dans la nuit de vendredi, vers quatre heures du matin, ce hameau posé en contrebas d’une grande vallée a été bombardé par l’aviation turque. Sept maisons ont été soufflées. Entre les tonnes de tôle broyée et les pans de murs défoncés, une tache de sang imprègne encore la poussière. Pour le combattant du PKK, la trace rougeâtre est une preuve de plus.

Il accuse Ankara d’avoir tué neuf civils n’ayant aucun lien avec son organisation. «Il n’y avait pas de membre du PKK dans ces maisons. Nous sommes réfugiés dans les hauteurs de la montagne, jamais dans les villages. Ça fait des années que c’est comme ça, les Turcs le savent très bien», explique le responsable. Très discrète, la présence des guérilleros ne se manifeste que par un check-point volant à l’entrée des montagnes. Sur place, seuls les portraits d’Abdullah Ocalan, leur leader, rappellent que l’on est sur le territoire du mouvement rebelle.

Bien qu’officiellement qualifié d’«organisation terroriste» par l’Otan, le PKK, basé au sud-est de la Turquie, est depuis plus d’un an l’un des symboles de la lutte contre la barbarie de l’EI. En Irak et en Syrie, l’organisation épaule les forces kurdes locales. Elle y envoie combattre ses unités composées d’hommes et de femmes en première ligne. Alors qu’au sol, ils sont les plus efficaces contre l’Etat islamique, depuis le début des frappes aériennes de la Turquie contre ce dernier, le 24 juillet, les guérilleros subissent eux (...)

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