Au Kenya, des écoliers défendent leur cour de récré façon «Occupy»

A l'école Lang'ata Road de Nairobi, lundi. «Uhuru [Kenyatta, le président kényan, ndlr], combat la corruption pour rester dans l'histoire.»

Des élèves et leurs profs se sont mobilisés pour défendre leur cour, convoitée par un promoteur. La police a répliqué à coups de lacrymos.

C’est une nouvelle déclinaison du mouvement Occupy, mot-étendard qui ressurgit aux quatre coins du monde dès qu’il s’agit de défendre une cause fédératrice sur les réseaux. Cette fois, c’est au Kenya que ça se passe et les occupants en question sont des enfants.

Tout commence par un promoteur immobilier de Nairobi, qui lorgnait sur une cour de récré pour bâtir son projet. Selon un parlementaire de l’opposition, Eliud Owato, le promoteur serait un politicien, qui voulait faire du terrain un parking pour son grand hôtel adjacent, l’hôtel Weston, proche de l’aéroport Wilson. Profitant du fait que le titre de propriété de l’école sur ce terrain était peu clair, le promoteur a fait main basse sur le terrain courant décembre grâce à la complicité de certains fonctionnaires et d'hommes de paille. Aussitôt, il a fait bâtir un muret et une palissade pour délimiter le terrain.

(Photo Simon Maina. AFP)

«L'expropriation, c'est la terreur pour les enfants.» (Photo Thomas Mukoya. Reuters)

Les écoliers et le personnel de l'école, évidemment, n'ont pas voulu lâcher leur cour de récré pour un vulgaire parking. Lundi, une centaine d’enfants, en uniformes verts, accompagnés de quelques parents, professeurs et militants, sont sortis de leurs classes, pancartes à la main, pour dénoncer les «accapareurs sans honte». Ils ont commencé à démolir le muret et la palissade construits à la va-vite pour isoler la partie de terrain disputée. Une quarantaine de policiers, pour certains en tenue anti-émeute, ont alors répliqué, à coups de gaz lacrymogènes et de matraques, effrayant les enfants avec des chiens, le tout sous le regard des caméras prévenues par les manifestants. La police dit être intervenue au motif que la manifestation n’avait pas été déclarée et que des pierres ont été jetées sur les forces de l’ordre – ce que l'on voit sur (...)

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