Au Japon, révélations embarrassantes sur les relations entre Shinzo Abe et la secte Moon

En pleine campagne pour élire son nouveau dirigeant – qui succédera automatiquement au Premier ministre démissionnaire du Japon, Fumio Kishida –, le Parti libéral-démocrate (PLD) au pouvoir va devoir faire face à un dossier qu’il espérait clos.

Dans son édition du 17 septembre, le quotidien japonais de gauche Asahi Shimbun, bête noire des conservateurs, a rendu publiques plusieurs photos de l’ancien chef du gouvernement Shinzo Abe en compagnie de représentants de la secte Moon, prises en 2013 dans la salle de réception du siège du PLD.

Plus précisément, outre l’ancien Premier ministre assassiné en 2022 figurent sur ces clichés son frère Nobuo Kishi, ancien ministre de la Défense, ainsi que Koichi Hagiuda, lui aussi un ancien ministre (de l’Économie) et qui fut à l’époque l’adjoint spécial de Shinzo Abe.

Ces hauts responsables du PLD étaient en réunion avec Eiji Tokuno et Hirokazu Ota, à l’époque présidents respectifs de l’Église de l’unification, alias la secte Moon, et de la Fédération internationale pour la victoire contre le communisme, sa vitrine politique.

De surcroît, la réunion a eu lieu quatre jours avant le début de la campagne pour les élections sénatoriales de 2013, et son objectif était “de confirmer le soutien de l’église pour le candidat du PLD Tsuneo Kitamura”, ont assuré plusieurs sources au journal. Actuellement sénateur, l’intéressé avait bien été élu au cours de ce scrutin, largement reporté par le parti au pouvoir.

Répercussions

Depuis l’assassinat de Shinzo Abe en juillet 2022, les liens, remontant jusqu’aux années 1950, entre la secte d’origine sud-coréenne, connue notamment pour son anticommunisme, et la formation politique n’en finissent pas d’affaiblir le PLD.

Issu d’une famille ruinée par des dons à la secte, Tetsuya Yamagami, l’auteur présumé de l’assassinat, avait affirmé qu’il cherchait à se venger de l’ancien Premier ministre en raison de ses relations avec les moonistes, condamnés à plusieurs reprises par la justice japonaise pour avoir vendu frauduleusement des objets spirituels à leurs fidèles.

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