Au Japon, le rééquilibrage des genres chez les cadres progresse lentement
Au Japon, les dirigeants d’entreprise cherchent à recruter davantage de femmes en mesure d’occuper des postes à responsabilité, explique le Nihon Keizai Shimbun (Nikkei) dans son édition du 19 septembre. Et de fait, ces sociétés ont de plus en plus recours à des chasseurs de têtes pour parvenir à cet objectif de rééquilibrage des genres, poursuit le quotidien économique du pays.
Il y a clairement du pain sur la planche : le pays est classé 123e sur 146 pays dans le dernier classement sur l’égalité sexuelle du Forum économique mondial. Face à cette situation, le regard des investisseurs sur les entreprises qui ne comptent pas de cadres femmes s’est, d’une part, sérieusement durci.
Et de l’autre, le gouvernement encourage activement les sociétés nippones à promouvoir la montée en responsabilité des femmes salariées. Avec un objectif chiffré : d’ici à 2023, les femmes doivent représenter 30 % des cadres des grandes entreprises. À ce titre, Nikkei a interrogé Naomi Koshi, présidente du cabinet de recrutement OnBoard :
“De nombreuses entreprises rencontrent des difficultés pour former des femmes aux postes de direction, car il y a très peu de modèles à suivre dans leurs organigrammes.”
Pour autant, les chiffres sont encourageants : “La proportion des femmes chez nos clients est passée de 10 % à 30 % au cours de ces dernières années”, constate Misao Yoshinaga, qui dirige une autre société de chasseurs de têtes, Search Firm Japan. Chez Professional Bank, un troisième recruteur, le nombre de contrats signés par des femmes grâce à son intervention a été multiplié par 2,6 depuis 2021.
Environnement de travail
“Ils savent clairement ce qu’ils attendent de moi, s’enthousiasme une salariée interrogée par le journal. Je pense que cette nouvelle carrière m’offrira de belles opportunités.” Grâce à l’intervention d’un cabinet de chasseurs de têtes, cette ancienne employée des chemins de fer a quitté son poste précédent pour devenir cheffe de service dans une entreprise de construction.
Malgré l’opposition de sa famille, le recruteur a réussi à la convaincre après plusieurs entretiens. Cela fait d’ailleurs partie des freins à prendre en considération : au Japon, le mariage et les grossesses ont longtemps constitué des obstacles aux carrières des femmes. L’enjeu consiste donc, aussi, pour les entreprises, à maintenir à long terme les femmes cadres à leurs postes.
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