Au Japon, une île se débarrasse de ses mangoustes invasives
Dans la lutte contre les espèces invasives au Japon, le 3 septembre sera peut-être considéré comme un jour historique.
Le ministère de l’Environnement japonais a déclaré avoir éradiqué les mangoustes dans l’île d’Amami-Oshima (dans le sud-ouest de l’archipel), rapporte l’agence de presse japonaise Jiji Tsushin.
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 2021, cette île d’un peu plus de 70 000 habitants est réputée pour son écosystème unique.
Elle compte nombre d’espèces endémiques souvent menacées de disparition, comme le lapin des îles Amami ou l’Odorrana splendida, une grenouille souvent jugée comme “la plus belle du Japon”, avec ses taches noir et or.
Ce sanctuaire de biodiversité était menacé par la petite mangouste indienne.
Originaire du sud-ouest de l’Asie, ce carnivore nuisible a été introduit sur l’île dans les années 1970.
L’idée était de réduire le nombre de vipères locales appelées “habu” (Protobothrops flavoviridis).
Or, une fois sur place, ces mangoustes se sont attaquées aux autres animaux.
Alarmées par cette situation, les autorités locales ont lancé une opération d’éradication dans les années 1990. Au total, pas moins de 32 000 individus ont été capturés, poursuit l’agence japonaise.
Conséquence de ce travail assidu, aucune mangouste n’a été attrapée depuis avril 2018, ce qui a décidé le ministère à déclarer la mission accomplie, rapporte de son côté le quotidien Asahi Shimbun.
La petite mangouste indienne est inscrite dans la liste des 100 espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes du monde de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Elle fait également des ravages à Hawaii et dans les Caraïbes.
Le succès de l’opération dans une île aussi grande qu’Amami-Oshima (712 km2), est “un exploit exceptionnel, même au niveau mondial”, se félicite le journal japonais.
Grâce à la disparition des mangoustes, le nombre d’espèces endémiques, comme le lapin des îles Amami, commence à augmenter, continue l’Asahi Shimbun.
Néanmoins, la lutte contre les espèces invasives se poursuit sur place : l’île compte entre 600 et 1 200 chats sauvages qui menacent, eux aussi, l’écosystème.
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