Au Japon, une île se débarrasse de ses mangoustes invasives

Dans la lutte contre les espèces invasives au Japon, le 3 septembre sera peut-être considéré comme un jour historique.

Le ministère de l’Environnement japonais a déclaré avoir éradiqué les mangoustes dans l’île d’Amami-Oshima (dans le sud-ouest de l’archipel), rapporte l’agence de presse japonaise Jiji Tsushin.

L’île d’Amami-Oshima, au Japon.. COURRIER INTERNATIONAL
L’île d’Amami-Oshima, au Japon.. COURRIER INTERNATIONAL

Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 2021, cette île d’un peu plus de 70 000 habitants est réputée pour son écosystème unique.

Elle compte nombre d’espèces endémiques souvent menacées de disparition, comme le lapin des îles Amami ou l’Odorrana splendida, une grenouille souvent jugée comme “la plus belle du Japon”, avec ses taches noir et or.

“Odorrana splendida”, une grenouille souvent jugée comme “la plus belle du Japon”, photographiée sur l’île d’Amami-Oshima en juin 2021. 
C’est l’une des espèces endémique de l’île, où règne un climat subtropical chaud et humide.. PHOTO ICHIRO OHARA/The Yomiuri Shimbun/AFP
“Odorrana splendida”, une grenouille souvent jugée comme “la plus belle du Japon”, photographiée sur l’île d’Amami-Oshima en juin 2021. C’est l’une des espèces endémique de l’île, où règne un climat subtropical chaud et humide.. PHOTO ICHIRO OHARA/The Yomiuri Shimbun/AFP

Ce sanctuaire de biodiversité était menacé par la petite mangouste indienne.

Originaire du sud-ouest de l’Asie, ce carnivore nuisible a été introduit sur l’île dans les années 1970.

L’idée était de réduire le nombre de vipères locales appelées “habu” (Protobothrops flavoviridis).

Or, une fois sur place, ces mangoustes se sont attaquées aux autres animaux.

Un habu (“Protobothrops flavoviridis”), photographié dans la ville d’Amami, en juin 2021. 
C’est pour lutter contre la prolifération de ce serpent venimeux, de la famille des vipères, que la petite mangouste indienne a été introduite sur l’île en 1979. Avant que les autorités ne fassent machine arrière en découvrant les ravages causés par ce petit mammifère sur la biodiversité locale.. PHOTO ICHIRO OHARA/The Yomiuri Shimbun/AFP

Alarmées par cette situation, les autorités locales ont lancé une opération d’éradication dans les années 1990. Au total, pas moins de 32 000 individus ont été capturés, poursuit l’agence japonaise.

Conséquence de ce travail assidu, aucune mangouste n’a été attrapée depuis avril 2018, ce qui a décidé le ministère à déclarer la mission accomplie, rapporte de son côté le quotidien Asahi Shimbun.

La petite mangouste indienne est inscrite dans la liste des 100 espèces exotiques envahissantes parmi les plus néfastes du monde de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).

Elle fait également des ravages à Hawaii et dans les Caraïbes.

De jeunes mangoustes. La petite mangouste indienne est considérée comme une espèce invasive par l’Union internationale pour la conservation de la nature.. PHOTO Vinc3PaulS/WIKIMEDIA
De jeunes mangoustes. La petite mangouste indienne est considérée comme une espèce invasive par l’Union internationale pour la conservation de la nature.. PHOTO Vinc3PaulS/WIKIMEDIA

Le succès de l’opération dans une île aussi grande qu’Amami-Oshima (712 km2), est “un exploit exceptionnel, même au niveau mondial”, se félicite le journal japonais.

Grâce à la disparition des mangoustes, le nombre d’espèces endémiques, comme le lapin des îles Amami, commence à augmenter, continue l’Asahi Shimbun.

Néanmoins, la lutte contre les espèces invasives se poursuit sur place : l’île compte entre 600 et 1 200 chats sauvages qui menacent, eux aussi, l’écosystème.

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