Au Havre, Macron et Philippe “donnent le change” lors des commémorations de la Libération

L’événement solennel était prévu depuis longtemps. Le Havre, ville portuaire massivement bombardée par les forces alliées qui libéraient la France de l’occupation nazie, est un lieu incontournable des commémorations de la Seconde Guerre mondiale. Pas de chance pour Emmanuel Macron, celle-ci est dirigée par Édouard Philippe, son ancien Premier ministre, qui, il n’y a pas dix jours, a annoncé briguer la prochaine présidence de la République, en précisant de surcroît être prêt pour d’éventuelles élections anticipées. Un affront indéniable pour le chef de l’État. Mais l’événement appelait à la plus grande des courtoisies.

Reporter pour Politico Europe, Victor Goury-Laffont se gausse de ces retrouvailles faussement chaleureuses entre les deux hommes, “visiblement obligés de faire des efforts surhumains pour donner le change devant les caméras”. Avant que la cérémonie ne débute, un porte-parole avait même précisé que “tous les participants devaient se comporter dignement et se montrer à la hauteur de l’événement, une allusion à peine voilée aux tensions entre les deux hommes”, souligne le journaliste établi à Bruxelles.

Ignorer la tension palpable

Mais le paroxysme du factice est atteint lorsque le maire du Havre et le président doivent tour à tour prendre la parole. “Lors d’un discours d’un quart d’heure sur la résilience du Havre, Philippe a remercié avec effusion le président français pour sa présence, qui ‘honore’ les difficultés traversées par cette ville portuaire”, note Victor Goury-Laffont. Suivi de Macron, contraint de “rendre hommage à tous les maires de la ville – y compris Édouard – pour leur participation à la reconstruction”.

Les deux hommes auront tout essayé, “les poignées de main, les tapes sur l’épaule et les échanges chaleureux”, pour essayer d’ignorer la tension palpable que la crise politique actuelle et les ambitions du patron d’Horizons ont engendrée. En vain. “L’Élysée a refusé de dire si les deux hommes allaient s’entretenir en privé lors de la visite de Macron”, ne peut s’empêcher de conclure le reporter de Politico.

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