Au cours du siècle, le nombre et l’intensité des incendies va augmenter dans tout le sud de la France
Dans un rapport remis au ministère de l’Agriculture, l’Inrae projette une augmentation des feux et méga-feux d’ici la fin du siècle ainsi qu’une expansion des zones soumises au risque incendie.
Le risque d’incendies violents va augmenter et les zones concernées vont être plus nombreuses. C’est la conclusion du rapport d’expertise mené par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae, publié par ailleurs dans la revue scientifique International Journal of wildland Fire).
Ce travail s’appuie sur deux scénarios d’émissions des gaz à effet de serre d’ici la fin du siècle : une stabilisation des émissions et une progression au rythme actuel. Le scénario de stabilisation des émissions est celui retenu par le gouvernement comme trajectoire devant être prise en compte pour l’adaptation de la France au changement climatique, dont fait partie le risque incendie.
Outre les scénarios du Giec, les chercheurs ont également utilisé les analyses de Météo-France effectuées avec l'appui de l'Office national des forêts (ONF) sur l’évolution du risque incendie au cours du siècle.
Ce travail prend en compte les effets de la hausse des températures sur le végétal : évapotranspiration plus importante des plantes impliquant un assèchement de la végétation, baisse de la pluviométrie qui devrait notamment être très marquée sur le bassin méditerranéen et attaques de parasites exacerbés par le changement climatique favorisant la mort des arbres et leur plus grande inflammabilité.
À partir de ces critères, Météo-France a construit un "indice forêt météorologique" (IFM) qui caractérise la propension d’un feu de forêt à s’aggraver et se propager sous l’influence des conditions météo. Une carte d’expansion du danger d’incendie a pu ainsi être produite.
Ainsi, la quasi-totalité de l’Hexagone voit le risque incendie augmenter. La tendance est déjà à l’œuvre puisqu’en 2022, année très sèche, 90 départements ont déploré au moins un feu d’importance significative. De plus, la durée de la saison à risque devrait augmenter d’un à deux mois selon les scénarios.
Les zones historiques des grands feux vont s'étendre aux espaces montagneux voisins
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