Au Congo-Brazzaville, l’avortement officiellement interdit, mais pratiqué clandestinement

C’est la journée mondiale ce samedi 28 septembre 2024 pour le droit à l'avortement. Au Congo-Brazzaville, la loi l'interdit, mais des cabinets le pratique clandestinement.

Avec notre correspondant à Brazzaville, Loïcia Martial

Il préfère garder l’anonymat, car il sait que les avortements qu’il acceptait parfois de pratiquer ne sont pas autorisés par la loi. Il ne l’a fait que pour sauver la mère. « Il fallait sauver la maman. Mais, c’est un gros risque parce que vous êtes en train de supprimer une création. C’est une personne qui devrait être en vie. C’est encore un risque, parce qu’il y a prison qui me guette », affirme-t-il.

À Brazzaville, un avortement clandestin coûte entre 10 000 à 50 000 francs CFA (soit entre 15 à 76 euros). L’IVG se pratique dans des conditions sordides et les conséquences sont nombreuses, explique Ornael Mikhaël Djembo, représentant au Congo de l’ONG africaine Organisation du dialogue pour l’avortement sécurisé : « Les avortements clandestins ont de nombreux risques sur la santé des femmes. Il peut y avoir des hémorragies, de la stérilité liée à l’altération des trompes, des septicémies. Soulignons aussi que les complications post-avortum peuvent conduire jusqu’à la mort, si elles ne sont pas prises en charge médicalement. »

Ornael Mikhaël Djembo demande que la République du Congo se mette en conformité avec le protocole de l’Union africaine de Maputo qui prévoit que l’avortement soit légalisé en cas de viol, d’inceste ou quand la santé de la mère est en danger.

D’autant que certaines études montrent que l’interdiction n’a pas fait baisser le nombre d’avortements dans le pays.


Lire la suite sur RFI