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Au Capitole, un dispositif ultra-musclé pour les manifestants en soutien des pro-Trump

De hauts murs de barrières, des policiers en tenue anti-émeute armés de boucliers, des rangées de camions: soucieuses d'éviter de revivre le traumatisme de l'assaut meurtrier du Capitole, les autorités américaines avaient vu grand pour accueillir samedi à Washington la petite centaine de manifestants venue réclamer la libération des émeutiers du 6 janvier.

"Libérez-les! Libérez-les!" : réunie face au siège du Congrès américain, protégée par un dispositif apparaissant disproportionné, cette modeste foule tentait de faire pression pour mettre fin à l'incarcération des partisans de Donald Trump, accusés d'avoir semé le chaos dans la capitale américaine, mais qu'ils qualifient de "prisonniers politiques".

"C'est notre Capitole, celui des contribuables, donc nous avons le droit d'y aller quand nous voulons", plaide auprès de l'AFP Daniel, 35 ans, en pointant le bâtiment au dôme blanc, dont le monde entier a suivi l'invasion en direct lors de cette froide après-midi d'hiver.

L'homme qui ne souhaite dire s'il était lui-même présent à l'émeute du 6 janvier s'est déplacé pour appeler à la libération de ses "amis", incarcérés injustement à ses yeux.

"Droits bafoués"

Le 6 janvier, des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient rassemblés aux abords de la Maison Blanche pour écouter celui qui était encore président.

Puis plusieurs centaines d'entre eux, criant à la fraude lors de la présidentielle de novembre, remportée par Joe Biden, avaient forcé l'entrée du Capitole pendant que les parlementaires, en présence du vice-président Mike Pence, certifiaient la victoire du démocrate.

Plus de 600 personnes ont été arrêtées pour leur participation à l'attaque et la majorité ont été inculpées, pour des chefs plus ou moins lourds. Plus de 50 ont plaidé coupable et d'autre part, six ont été condamnées par des tribunaux fédéraux.

"Leurs droits sont bafoués", dénonce auprès de l'AFP David Thacker. "Leurs crimes ne justifient pas la manière dont ils sont traités", insiste l'homme de 63 ans, venu de l'Etat de Virginie voisin.

La foule, dans laquelle certains arborent des t-shirts en mémoire de cette journée de janvier, scande aussi le nom d'Ashli Babbitt, une manifestante tuée par balle par un policier alors qu'elle tentait par la force de rejoindre l'hémicycle de la Chambre des représentants. L'ancienne militaire a été érigée en martyr par ces manifestants.

Les organisateurs du rassemblement avaient reçu une autorisation pour que 700 personnes se réunissent près du Capitole, mais la foule était très en deçà, entourée de nombreux journalistes.

Autre différence notable, le Congrès n'était pas en séance samedi et les parlementaires n'étaient donc pas à l'intérieur lorsque les manifestants se sont rassemblés.

La police, qui a annoncé avoir séparé des groupes de manifestants et contre-manifestants qui s'invectivaient sans provoquer "d'incident", a fait état de 4 arrestations.