Au Canada, le transport ferroviaire mis à l’arrêt par un «lock-out»

Un conflit social opposant les deux plus grands opérateurs ferroviaires et le principal syndicat de cheminot paralyse l’ensemble du réseau. Fait rare : ce sont les patrons qui ont déclenché l’arrêt de travail. Le CN et le CPKC ont déclenché un « lock-out » ce jeudi 22 août. Cette pratique illégale dans plusieurs pays d’Europe risque d’avoir d’énormes conséquences sur l’économie canadienne.

C’est inédit dans l’histoire. Les deux plus grandes compagnies de chemin de fer du Canada interrompent leur activité simultanément. L’effet est massif : aucun train de marchandise ne circule sur les lignes du Canadien National (CN) et du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC).

Les lignes de chemin de fer sont les véritables veines commerciales du Canada : plus de la moitié des exportations du pays en dépendent et l’équivalent de plus d’un milliard de dollars canadiens y circule chaque jour.

Manufacture, foresterie, industrie des engrais... Énormément de secteurs sont affectés par cette mise à l’arrêt. Aux premières loges, les agriculteurs qui craignent de perdre des produits périssables, immobilisés sur les rails. La Fédération canadienne de l’agriculture envisage jusqu’à 35 millions de dollars de pertes par jour de fermeture.

À court terme, la chaîne d’approvisionnement sera fortement perturbée et des pénuries sont à prévoir. Selon l'agence de notation Moody's, ce « lock-out » coûtera plus de 250 millions de dollar par jour à l’économie canadienne.

Pour l’instant, Ottawa, les trains canadiens ne bougent pas. Reste maintenant à savoir lequel des deux se mettra en marche le premier.


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