Au Cambodge, les municipales consacrent la mainmise du parti au pouvoir

Avec près de 75 % des voix attribuées au Parti du peuple cambodgien (PPC) du Premier ministre, Hun Sen, les résultats des élections municipales “ont des similarités” avec les élections législatives de 2018, écrit VOD.

Il y a quatre ans, lors des élections “très critiquées” de 2018, le scrutin avait eu lieu quelques mois après l’interdiction du principal parti d’opposition, le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC), et “l’absence d’une opposition solide avait conduit à un bond des votes en faveur du parti au pouvoir”, rappelle le site cambodgien.

Les résultats officiels seront annoncés le 26 juin, mais les premiers décomptes confirment la prédominance du PPC, avec seulement 22 % pour le “parti de la bougie” [surnom donné au Parti Sam Rainsy], le principal parti de l’opposition, et 3 % pour les autres formations.

Environ 7,4 millions de Cambodgiens ont participé au vote, soit près de 80 % des électeurs. Le résultat du PPC devrait lui permettre de contrôler 1 648 communes, contre seulement 4 pour le PSNC.

Une opposition divisée et des menaces

Le “parti de la bougie”, héritier du PSNC interdit, et d’autres petites formations ont fait état d’intimidations à l’égard de leurs candidats ou d’observateurs affiliés à leur parti. Citée par VOD, la commentatrice politique Ly Srey Sros explique aussi cette défaite par des divisions internes :

“L’opposition n’était pas unie, et les votes se sont dispersés.”

Sok Touch, le président de l’Académie royale, observe de son côté que le “parti de la bougie”, récemment reformé, n’avait pas les ressources suffisantes face au PPC, qui domine la vie politique cambodgienne depuis 1979.

Les petits partis ont peu de chance dans un paysage politique biaisé, ajoute Em Sovannara, un autre commentateur politique :

“Une élection est démocratique quand ceux qui y participent sont exempts de menaces.”

Le directeur de la commission national électorale, Prach Chan, “qui est également membre du parti au pouvoir”, remarque VOD, a déclaré que le scrutin de dimanche était non seulement démocratique mais aussi parmi les meilleurs du monde. Selon lui, “il n’existe peut-être pas de scrutins plus honnêtes que ceux au Cambodge”.

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