« Au Cœur des Jeux » sur France 2 : Paris 2024 passe du « désastre » à la « parenthèse enchantée »

La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques sert de trame aux derniers épisodes de la série « Au Cœur des Jeux » des frères Naudet.
Paris 2024 - Au Cœur des Jeux La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques sert de trame aux derniers épisodes de la série « Au Cœur des Jeux » des frères Naudet.

TÉLÉVISION - La cérémonie de clôture des Jeux Paralympiques marquait le clap de fin de Paris 2024. Mais pour les frères Naudet, le marathon ne s’achève que ce mardi 10 septembre. Les deux derniers épisodes de leur série documentaire Au Cœur des Jeux sont diffusés ce soir à 21 h 05 sur France 2. Et leur montage n’a été bouclé que quelques heures avant leur diffusion.

« Au cœur des Jeux » sur France 2, la série inédite « carte blanche » des frères Naudet sur les JO de Paris 2024

Dans les deux premiers épisodes sortis le 22 juillet, Jules et Gédéon Naudet dévoilaient les coulisses de cet évènement hors norme, du relais de la flamme à l’installation des anneaux olympiques sur la Tour Eiffel. Les épisodes 3 et 4 ont, eux, été tournés pendant les compétitions sportives des Jeux Olympiques et Paralympiques.

Pour condenser ces deux évènements en moins de deux heures, les réalisateurs français ont choisi comme fil rouge la journée du 26 juillet, qui donnait le coup d’envoi de Paris 2024 avec la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine. À partir de l’appel matinal émouvant de Tony Estanguet à Teddy Riner et Marie-José Pérec, les frères Naudet nous font revivre les semaines historiques qui viennent de s’écouler.

Pour le HuffPost, ils reviennent sur le challenge de cette série, avant une pause bien méritée.

Le tournage et le montage des derniers épisodes ont continué jusqu’au tout dernier moment. Comment avez-vous vécu cette dernière ligne droite ?

Jules Naudet : Ce sont des centaines d’heures de rush et quatre à cinq salles de montage qui marchent en continu tous les jours depuis la cérémonie d’ouverture des JO, donc du 27 juillet jusqu’à mardi [10 septembre] matin. C’est un mélange d’épuisement, d’excitation et toujours d’angoisse. On a le sentiment d’être passé dans une machine à laver et en même temps d’avoir vécu une aventure collective, aussi bien personnellement avec nos équipes extraordinaires, mais aussi avec toute la France.

Les épisodes 3 et 4 ne sont pas chronologiques. Pourquoi avoir choisi de mélanger les séquences sur les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques ?

Gédéon Naudet : Pour nous, il n’y a aucune différence entre des athlètes olympiques et des athlètes paralympiques, ce sont des athlètes tout court. Quand on a proposé à Paris 2024 et au CIO cette idée de complètement mélanger les compétitions dans la série, ils nous ont tout de suite dit oui. L’idée c’est d’utiliser tout le déroulé de la première cérémonie d’ouverture à travers les épisodes 3 et 4, mais entrecoupé de toutes les compétitions qu’on a filmées, olympiques et paralympiques.

J.N. : On voulait vraiment les mettre à pied égal, ne faire qu’un de ces deux évènements. Depuis le début, on voulait relever le défi que Paris 2024 a relevé : changer la norme. On voulait faire la même chose, déjà en faisant une série et pas le film traditionnel, en ne se concentrant pas que sur le sport mais sur les coulisses et les gens dans l’ombre, et aussi casser la tradition du récit chronologique en faisant un récit collectif. Et l’idée d’utiliser la cérémonie d’ouverture des JO comme trame des deux épisodes vient surtout du fait que le 26 juillet au matin, c’est le désastre absolu. Il pleut à torrents, les trains sont sabotés, les gens ont peur d’une attaque terroriste… Et en l’espace de douze heures, tout va changer. La France va basculer dans quelque chose de magique, dans une parenthèse enchantée.

Y a-t-il une séquence qui vous a particulièrement marqué ?

J.N. : Il y en a énormément. Chacune des séquences raconte une histoire différente et une émotion. Il y a bien entendu la vasque qui est devenue un symbole extraordinaire pour les gens qui viennent la voir. Et Joseph le leader d’ambiance, rencontré dans le premier épisode, qui assiste au combat de Teddy Riner. À la fin, au moment où il chante la Marseillaise, les larmes lui coulent sur le visage. Il nous représente tous, amoureux du sport ou pas, mais touchés par un moment de collectivité, d’amour pour son pays.

Joseph, leader d’ambiance pour les JO de Paris 2024, n’a pas retenu ses larmes en chantant la Marseillaise face à Teddy Riner.
Paris 2024 - Au Cœur des Jeux Joseph, leader d’ambiance pour les JO de Paris 2024, n’a pas retenu ses larmes en chantant la Marseillaise face à Teddy Riner.

G. N. : Moi, il y a une séquence qui me touche à chaque fois, c’est le marathon pour tous. On a suivi une Canadienne, venue à Paris avec son mari et ses deux filles. Elle a eu un accident extrêmement grave il y a cinq ans et le docteur lui a dit qu’elle ne sera jamais complètement rétablie. Elle décide de faire un pari fou, de s’inscrire au marathon pour tous. Et elle va le faire, en quasiment sept heures. Et c’est d’une dureté quand elle court, mais elle le finit. C’est une leçon de vie de voir cette femme aller jusqu’au bout. Ça m’a tellement touché de la rencontrer et d’avoir pu raconter son histoire.

Vous allez également réaliser le film officiel de Paris 2024, dont la sortie est prévue pour début 2025. Est-ce que vous y avez déjà réfléchi ?

G. N. : On sait que ce devra être plus international. La série était très axée sur le côté français.

J.N. : C’est plus court comme format surtout. On a déjà quelques petites idées mais là on est tellement pris dans ce tourbillon incroyable qu’on a besoin déjà de finir, puis de souffler un peu. Je pense qu’on a besoin d’une pause. On va repartir deux ou trois semaines à la maison avant de revenir pour s’occuper de ça. Là, ce serait déjà bien de voir nos enfants, qui je pense ont oublié à quoi on ressemble [rires].

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