Au Brésil, «Masterchef Junior» déchaîne le harcèlement d’une ado

Dans l’édition brésilienne de Masterchef Junior (la version française a été diffusée sur TF1, de 2011 à 2013), un bandeau assure : «Mineurs sous la surveillance permanente de responsables.» Mais ce que n’avait pas prévu la chaîne Bandeirantes TV («la Band»), c’est que le danger viendrait non pas d’une casserole bouillante, mais des réseaux sociaux. Et le scandale avec.

Dès la première émission, fin octobre, une des finalistes, Valentina, 12 ans, a fait l’objet sur le Net de compliments sur son physique, mais aussi d’un grand nombre d’allusions sexuelles. La franchise avec laquelle les internautes ont exprimé leurs fantasmes en dit long sur leur sentiment d’impunité. Ce déchaînement pédophile a révolté la journaliste de São Paulo Juliana de Faria, qui anime le blog féministe Think Olga. Elle a lancé deux jours plus tard sur Twitter un appel aux témoignages, sous le hashtag #PrimeiroAssedio, «premier harcèlement». En quelques jours, des dizaines de milliers de messages lui sont parvenus, racontant la violence verbale exercée par des adultes contre des enfants, violence qui parfois est allée jusqu’au viol.

De leur côté les parents de Valentina ont engagé une personne pour filtrer les messages envoyés à son profil Facebook. Où sont arrivées insultes et demandes de photos dénudées. Les harceleurs ont été harcelés, et certains ont fermé leur compte. Mais aucune poursuite judiciaire n’a été lancée. Depuis quelques jours, le mouvement anti-harcèlement s’est diffusé hors du Brésil, avec le hashtag #FirstHarassment.

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