Au Brésil, l’humidité chute à des niveaux inquiétants, « aussi bas » que dans le Sahara

Plus d’un millier de villes brésiliennes sont en alerte pour des taux d’humidité faibles, comparables dans certains cas à des déserts comme le Sahara.

CLIMAT - Alors que le Brésil affronte une sécheresse historique et des incendies en série, plus d’un millier de communes ont été placée en état d’alerte ce jeudi 5 septembre, en raison d’une humidité très faible, parfois même comparable à celle de déserts comme le Sahara, au moment où le pays affronte une sécheresse historique et des incendies en série.

Les zones affectées se concentrent surtout dans la région centrale du pays, notamment à Brasilia, et dans le Sud-Est, dans les États très peuplés de São Paulo et du Minas Gerais. Elles présentent un taux d’humidité inférieur à 12 %, ce qui est sous le seuil recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, selon les données publiées par l’Institut national de météorologie Inmet.

Dans plusieurs dizaines de communes, le taux d’humidité est passé sous le seuil des 10 %, atteignant même 7 %. Un niveau « aussi bas » que dans le Sahara, explique à l’AFP Ana Paula Cunha, chercheuse au Centre national de surveillance des désastres naturels (Cemaden). Selon elle, le Brésil vit sa pire sécheresse « depuis au moins 70 ans ».

La situation d’humidité du Brésil, le 5 septembre 2024 : 16 états placés en alerte orange.
Inmet La situation d’humidité du Brésil, le 5 septembre 2024 : 16 états placés en alerte orange.

La situation est « très dangereuse », avertit de son côté l’Inmet, car elle présente « un grand risque d’incendies de forêt ». Le manque d’humidité entraîne également des risques « pour la santé », car il expose les habitants à des « maladies pulmonaires » et des « maux de tête ».

L’organisme recommande à la population de boire davantage et d’éviter l’activité physique et l’exposition au soleil entre 10h à 16h. « Il est également important que les gens intensifient l’utilisation de crèmes hydratantes et humidifient leur environnement », avertit l’agence de presse EBC.

Le Brésil est ravagé depuis des mois par une vague d’incendies de grande ampleur, en Amazonie (nord), la plus grande forêt tropicale de la planète, au Pantanal (centre ouest), et plus récemment dans l’État de São Paulo (sud-est). D’immenses nuages de fumée provenant de ces incendies ont recouvert des grandes villes comme la capitale Brasilia, où il n’a pas plu depuis 130 jours.

La combinaison de hautes températures, vents violents et faible humidité crée un « contexte très favorable à de nouveaux feux », a averti la ministre de l’Environnement du Brésil, Marina Silva, dans un entretien récent à l’AFP. Seuls deux des 27 territoires qui constituent le Brésil « ne sont pas gravement touchés par de graves pénuries d’eau », a-t-elle déclaré.

Lors d’une audience au Sénat mercredi, elle a alerté sur le fait que le Pantanal, plus grande zone humide du monde et sanctuaire de biodiversité, pourrait disparaître « d’ici la fin du siècle » si la sécheresse persiste et que ces phénomènes climatiques « sont de plus en plus graves et fréquents ». D’énormes nuages de fumée sont visibles sur les 9 000 hectares de végétation.

Le Brésil a subi une autre crise climatique de plein fouet en mai, quand le sud du pays a été dévasté par des inondations qui ont fait plus de 180 morts. La communauté scientifique attribue ces événements climatiques extrêmes au phénomène météorologique El Niño, associé au réchauffement climatique. Fin 2025, le Brésil accueillera dans la ville amazonienne de Belem la COP30, la conférence des Nations unies sur le climat.

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