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Au Bangladesh, «marie-toi avant que ta maison ne soit emportée par un cyclone»

Belkis, 15 ans, avec son fils âgé de 1 an, le 30 mars 2015. Elle a été mariée à 13 ans à un homme qui a menacé de se suicider si le mariage ne se faisait pas. Depuis, son mari l'a renvoyée chez elle. Belkis craint que sa maison ne soit emportée avant la fin de l'année, à cause de l'érosion de la rivière.

L'ONG Human Rights Watch dénonce le mariage des très jeunes filles, pourtant illégal dans le pays : 29% des mariées l'ont été avant leurs 15 ans et 65% avant leurs 18 ans. La multiplication des catastrophes naturelles pousse les parents à franchir le pas.

L’ONG Human Rights Watch (HRW), dans son rapport «Marry before your house is swept away» («Marie-toi avant que ta maison ne soit emportée»), publié mardi, dresse un triste tableau de la situation du mariage des enfants au Bangladesh. Ce pays, voisin de l’Inde, était classé 142e sur 187 en termes d’indice de développement humain, en 2013, selon le Programme des nations unies pour le développement (Pnud).

Quelle est la situation au Bangladesh ?

Depuis 1985, le mariage n’est légal qu’à partir de 18 ans pour les filles, et 21 ans pour les garçons. Pourtant, HRW a recueilli de nombreux témoignages d’enfants, surtout des filles, mariés à 13 ou 14 ans. Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Bangladesh est le quatrième pays avec le plus grand nombre d’enfants mineurs mariés, par rapport à la population totale, après le Niger, la Centrafrique et le Tchad. Entre 2005 et 2013, selon l’Unicef, 65% des filles se sont mariées avant l’âge de 18 ans, et 29% avant 15 ans. Ce taux est le plus fort du monde, selon les Nations unies.

Qu’est-ce qui pousse les familles à marier leurs enfants si jeunes ?

Le facteur principal qui justifie la décision des familles est la pauvreté. En 2013, 30% de la population bangladaise vivait avec moins de 1 dollar par jour, selon le réseau Climat et Développement. Même si l’école est gratuite, beaucoup de parents ne peuvent pas payer le matériel scolaire de leurs enfants, ou même les nourrir tous les jours. Les filles sont les plus touchées car la discrimination sexuelle est ancrée dans la société bangladaise. Les garçons sont la priorité des familles. Quand les filles se marient, elles doivent aller vivre dans la famille de leur époux. Le mariage apparaît donc pour les (...)

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