Attentats de Bruxelles : pas de peine additionnelle pour Abdeslam, Abrini condamné à 30 ans de prison
“Justice a été rendue” au procès des attentats de Bruxelles, constate La Libre. Mohamed Abrini a été condamné, vendredi 15 septembre, à trente ans de réclusion pour sa participation à la double attaque du 22 mars 2016 à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem et à Maelbeek (35 morts), tandis qu’aucune peine supplémentaire n’a été prononcée à l’encontre de Salah Abdeslam, un de ses coaccusés. La cour d’assises de Bruxelles “a tenu compte des peines prononcées à Paris contre les accusés jugés pour les attentats du 13 novembre”, explique le quotidien belge.
Le Soir évoque pour sa part “un verdict long et charpenté, technique et juridique aussi, à l’image de tout un procès qu’on peut qualifier sans trembler d’historique”.
“Un jeu d’équilibriste judiciaire”
Le jugement est “sévère pour la plupart des coupables”, analyse Le Soir. Sur les huit hommes déclarés coupables fin juillet des attentats de Bruxelles, “ou pour deux d’entre eux comme membres de l’organisation terroriste”, six ont été condamnés à des peines allant de 10 ans de prison à la perpétuité. Les Belgo-marocains Oussama Atar (jugé par défaut car présumé mort en Syrie) et Bilal El Makhoukhi, et le Suédois Osama Krayem ont ainsi été condamnés à la prison à perpétuité. Mohamed Abrini, “l’homme au chapeau” qui avait accompagné les djihadistes morts en kamikazes le 22 mars 2016 dans la capitale belge, le Belgo-marocain Ali El Haddad Asufi et le Belgo-rwandais Hervé Bayingana Muhirwa ont été condamnés à respectivement à trente ans, vingt ans et dix ans de réclusion.
“Mais, dans un jeu d’équilibriste judiciaire, le collège et le jury populaire n’ont pas condamné Salah Abdeslam et Sofien Ayari à des peines ‘additionnelles’”, écrit le journal. “Au regard à la fois de leurs condamnations pour les attentats de Paris – la perpétuité incompressible pour le Français, 30 ans avec une période de sûreté des deux tiers pour le Tunisien – mais aussi pour la fusillade de la rue du Dries.” Attention toutefois à ne pas interpréter cette “non-sanction” comme un verdict “clément”. Le jugement est “habile pour Salah Abdeslam puisque manifestement motivé par l’envie d’éviter un recours en cassation”. La défense du djihadiste français de 34 ans avait en effet menacé, lors des plaidoiries la semaine dernière, de saisir la Cour de cassation si la peine maximale venait à lui être infligée à nouveau, comme à Paris.
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