Attentats du 13-Novembre: quand Salah Abdeslam, en cavale, répondait aux questions d'une journaliste

Salah Abdeslam  - AFP
Salah Abdeslam - AFP

À ce moment-là, le 14 novembre 2015, personne ne sait que Salah Abdeslam est le terroriste que toutes les polices européennes recherchent. Il est 10h15, quelques heures seulement après les attentats de Paris et de Saint-Denis, et Salah Abdeslam va répondre aux questions d'une journaliste, sans que cette dernière sache qui il est.

La scène se déroule juste après la frontière belge. Les polices françaises et belges sont sur les dents. Elles savent que l'un des terroristes qui vient de frapper la capitale est en fuite, probablement vers la Belgique, d'où il est originaire. De nombreux contrôles sont organisés sur les axes routiers, une journaliste belge de la RTBF interrogent les automobilistes. Parmi eux, Salah Abdeslam.

"Certains automobilistes sont arrêtés à chaque contrôle, comme ces trois jeunes de type maghrébins", explique la journaliste dans un enregistrement audio à retrouver dans notre série documentaire La traque du siècle, diffusée ce mercredi soir sur BFMTV.

"C'est un peu abusif"

Salah Abdeslam est alors en voiture en compagnie de deux de ses amis, Mohamed Amri et Hamza Attou, qui le ramènent en Belgique. Les trois voix sont mêlées, impossible de savoir laquelle est celle du terroriste.

"Avec celui-là, c’est le troisième, le troisième contrôle. Franchement, on a trouvé ça un peu abusif. Mais on a compris un petit peu le sens, le pourquoi. Après, on a su le pourquoi", disent les trois occupants du véhicule au micro de la journaliste de la radio belge.

Le soir du 13 novembre 2015, Salah Abdeslam a déposé les trois kamikazes qui se sont fait exploser au Stade de France. Il a pris la direction du XVIIIe arrondissement, où il a abandonné son véhicule. Il a passé une bonne partie de la nuit dans la cage d'escaliers d'un immeuble à Châtillon, au sud de Paris. C'est là que ses deux amis bruxellois l'ont récupéré avant de reprendre la route pour la capitale belge.

4 mois de cavale

Au petit matin, ils sont contrôlés par des policiers qui les trouvent suspects. Ils ont les yeux rouges et du cannabis est découvert dans le véhicule, mais les forces de l'ordre cherchent des terroristes. À ce moment-là, personne ne sait que Salah Abdeslam est l'un d'eux.

À 9h10, le véhicule est à nouveau contrôlé au péage de Thun-l'Evêque, près de Cambrai. Les gendarmes vont procéder à une fouille approfondie de la voiture. L'identité des trois occupants est également vérifiée, celle de Salah Abdeslam remonte mais les autorités ne le connaissent que pour de la délinquance de droit commun. Les hommes sont repartis libres, jusqu'à atteindre la Belgique, où le terroriste va s'évaporer pendant quatre mois.

Article original publié sur BFMTV.com