Attentats du 13-Novembre: les associations de victimes indignées des propos de Zemmour devant le Bataclan

Olivier Laplaud, vice-président de l'association de victimes du 13 novembre Life for Paris sur BFMTV. 14/11/2021 - BFMTV
Olivier Laplaud, vice-président de l'association de victimes du 13 novembre Life for Paris sur BFMTV. 14/11/2021 - BFMTV

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Les réactions sont unanimes. "Ignoble", "scandaleux", les associations de victimes du 13-Novembre condamnent toutes fermement les propos tenus samedi par le presque candidat à l'élection présidentielle, Eric Zemmour, devant le Bataclan à l'occasion du sixième anniversaire des attentats. Le polémiste avait profité de cette journée de commémoration pour attaquer François Hollande, alors président de la République à l'époque, estimant qu'il n'avait "pas protégé les Français" des terroristes.

"Eric Zemmour a franchi une espèce de palier dans l'ignominie", a dénoncé ce dimanche sur BFMTV Olivier Laplaud, vice-président de l'association Life for Paris, qualifiant les propos de l'ancien journaliste d'"intervention purement scandaleuse" et "ignoble". "C'est quelqu'un qui ne respecte pas les victimes", a clamé Olivier Laplaud, lui-même survivant des attaques.

Une "instrumentalisation des victimes"

Le président de Life for Paris, Arthur Dénouveaux, qualifie pour sa part le polémiste de "profanateur de sépulture" sur Twitter.

Dans un communiqué publié sur le réseau social, l'association désapprouve le manque de discrétion du presque candidat à la présidentielle sur un lieu de recueillement.

"Eric Zemmour n'a pas seulement sali une journée de commémorations dédiées aux victimes (...), il a abîmé la mémoire des 90 personnes décédées au Bataclan", fustige le communiqué.

Life for Paris reproche également à l'association "Génération Z", soutien d'Éric Zemmour, d'avoir utilisé des photos de victimes "sans autorisation" pour une "campagne nauséabonde en sa faveur" ces dernières semaines.

L'autre association, Fraternité et Vérité, dénonce de son côté une "instrumentalisation des victimes des attentats à des fins politiques" qu'elle qualifie de particulièrement choquante un 13 novembre, "jour de commémoration", et qu'elle condamne sans condition. 876450610001_6281824516001

La classe politique réagit

Une partie de la classe politique a elle aussi réagi aux propos provocateurs de l'ancien journaliste. Manuel Valls, Premier ministre à l'époque des attentats, a rejeté sur Twitter des "mensonges" destinés à "semer le doute et la haine". "Personne n'a envie d'entendre ce type de propos dans un moment de recueillement", a aussi déclaré Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, sur Franceinfo ce dimanche.

"J’ai simplement repris ce qu’avait dit l’ancien président qui a dit lui-même qu’il savait que des terroristes seraient infiltrés parmi les migrants, et il n’a pas arrêté le flot", avait estimé Eric Zemmour samedi devant le Bataclan. "François Hollande qui ne l’ignorait pas, n’a pas protégé les Français. (...) Ça fait des années que je l’annonçais, une guerre de civilisation sur notre sol, j‘aurais préféré me tromper", a-t-il déclaré.

Directement visé par ces accusation, l'ancien chef de l'Etat s'est indigné sur Radio J de telles déclarations, qualifiées d'"infondées, indécentes et indignes". "C'est indécent d'être devant le Bataclan, de parler de guerre de civilisation devant le bâtiment lui-même" en reprenant "le langage même des terroristes", a souligné François Hollande.

"J'ai pris des décisions, et le sens de mes décisions était d'assurer la sécurité et la protection de nos concitoyens, de lutter contre le terrorisme islamiste et de veiller à l'unité de notre pays", s'est-il par ailleurs défendu au micro de BFMTV, dénonçant des "polémiques" ayant pour unique objectif d'"éviter que nous soyons (...) unis".

Article original publié sur BFMTV.com